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Homélies paroissiales
Homélie du 24 juillet par l'abbé Alexandre Marie ROBINEAU
Homélie du 24 juillet par l'abbé Alexandre Marie ROBINEAU
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Homélie du 24 juillet par l'abbé Alexandre Marie ROBINEAU

HOMÉLIE

Chers frères et sœurs bien-aimés de Jésus Christ,

Est-ce que vous avez remarqué ces nouvelles habitudes depuis l’arrivée en masse de tous ces petits écrans des « jolis phones », que nous sommes tous penchés vers le bas, penchés vers la terre, en fait, comme penchés vers la tombe, comme repliés sur soi-même… Signe et symbole assez forts d’un repli sur soi, comme une mort relationnelle au monde qui nous entoure, comme une fermeture sociale et humaine à la vie et à la civilisation…

Alors, que dans le même temps, quand vous êtes dans les grands espaces (face à la mer, en montagne, etc.) mais aussi dans une église ou une cathédrale, ou un cloître et bien tout de suite le regard est attiré vers le haut l’espace s’ouvre et on regarde vers le ciel, vers l’horizon… Espace ouvert sur le ciel, c’est-à-dire ouvert sur l’infini et sur Dieu ? Oui, chers amis, n’oublions jamais de regarder en haut, de regarder au loin, d’élever notre regard pour s’ouvrir aux vraies dimensions du cœur humain créé pour Dieu, fait pour l’infini, façonné pour l’absolu ! Et c’est ainsi que nous sommes vraiment Homme, vraiment humain, quand nous sommes disponibles au divin, à l’infini de Dieu… Et c’est pourquoi, chers amis, il nous faut prier et intercéder, il nous faut espérer et il nous faut combattre… 

1/ Prier et intercéder

Abraham intercède pour les quelques justes présents au milieu des pécheurs de Sodome ! Le Christ invite à prier et à intercéder pour ceux qui le demandent, notamment en s’adressant à Dieu Notre Père… Demandez chers amis…

Tout l’enjeu chers amis c’est de demander car le Christ nous y invite : Demandez et vous recevrez, et de demander avec détachement : « que ta volonté soit faite ». Et ça c’est le point crucial et décisif !!! Car Dieu sait mieux que nous ce qui est bon pour nous !

Et il faut donc prier et demander avec foi, avec confiance, dans l’abandon à la volonté du Père qui veut notre bien ! St Paul le dit : « Dieu fait tout concourir au bien de ceux qui l’aiment ».

Donc si nous aimons Dieu, Dieu se servira de tout même d’épreuves, mêmes de souffrances qu’il n’a pas voulu, même de croix, pour un bien plus grand, pour faire jaillir sa puissance de vie et de résurrection ! Donc il faut demander avec détachement, dans la confiance.

Mais il faut aussi prier et intercéder les uns pour les autres. Tout à l’heure nous prierons pour les défunts qui ont besoin de nos prières, et nous avons besoin de leurs prières. Bel échange ! Incroyable communion du visible et de l’invisible, du Ciel et de la Terre, l’Eglise toute ensemble qui prie ! Et nous, ici-bas, de prier et d’intercéder notamment pour ceux qui souffrent, ceux qui sont dans la peine et l’épreuve afin que Dieu les assiste ! Et il y a de nombreuses guérisons ! Pas forcément physiques comme on le voudrait, mais des guérisons du cœur, des guérisons intérieures, des pardons, des réconciliations qui sont des miracles !

Et le prêtre dans sa prière et notamment à l’autel, à la messe, prie et intercède, comme Abraham, pour son peuple, pour les justes et les pécheurs, pour les vivants et les morts, pour que la vie de Dieu déborde dans le cœur des fidèles ! C’est le sens des offrandes de messe pour les défunts et pour les vivants… Prier et intercéder, chers amis… et donc espérer… 

2/ Espérer

Celui qui espère est celui qui va au-delà des apparences, au-delà du sensible, au-delà du visible… D’où le symbole très concret de l’ancre marine comme symbole de l’espérance car elle nous permet de demeurer stable, au-dessus des flots de la mort, alors même qu’on ne la voit pas… A nous de jeter l’ancre de notre cœur dans le Ciel pour qu’elle y reste bien accrochée afin de demeurer amarrés à l’essentiel…

Cette ancre de notre espérance il faut notamment la jeter dans le puits d’amour infini du cœur de Jésus !

Les soldats de 93 avaient ce sacré cœur de Jésus accroché à leur veston, du côté de leur cœur, pour signifier leur attachement à l’amour de Dieu qu’exprime ce Sacré Cœur, et pour trouver courage en mettant toute leur espérance dans l’amour du Cœur de Jésus, source de toute vie ! Pour vivre de leur baptême, pour vivre cette mort et cette résurrection avec le Christ : « Frères, dans le baptême, vous avez été mis au tombeau avec le Christ et vous êtes ressuscités avec lui par la foi en la force de Dieu qui l’a ressuscité d’entre les morts » nous dit St Paul. Et cela, comme en écho, aux prédications et aux missions de St Louis-Marie qui demandaient aux fidèles de renouveler les promesses de leur baptême pour en vivre vraiment ! Ce n’est ni doucereux, ni mièvre, ni naïf, ni irrationnel ! C’est la puissance d’amour et de vie qui vient du Christ et dans laquelle nous sommes invités à mettre toute notre espérance, envers et contre tout ! Et cela doit se traduire concrètement dans nos vies de chaque jour. Pour un seul juste, Jésus Christ, Dieu a accepté de sauver toute l’humanité, tous les hommes pécheurs ! Parce que le Christ a donné sa vie pour nous ! C’est son intercession et sa prière, c’est son sacrifice offert, qui nous sauve, et que nous revivons à chaque messe, sur l’autel ! C’est là que nous sommes sauvés ! C’est qu’il faut placer notre espérance ! Et cela nécessite de combattre car il faut choisir et s’y tenir ! 

3/ Combattre

Dans chaque homme pécheur il y a du bon ! Dans ce sans-gêne et son ami de l’Évangile, dans le père de famille qui donne à son fils ce qu’il lui demande… Oui, nous qui sommes mauvais pouvons donner des choses bonnes… Et tout l’enjeu est de faire grandir en nous cette bonté qui vient de Dieu, ou plutôt de laisser Dieu faire grandir en nous sa Vie source de tout bien ! Les enjeux sont colossaux et le combat est titanesque ! Car peut-être aujourd’hui plus qu’hier les tentations et les compromissions s’étendent et se multiplient…  Et là j’aimerai éveiller votre conscience… Non loin d’ici est annoncé un nouveau parc… celui-ci du Hellfest… festival de métal de plus en plus populaire… Certains me diront : il ne faut pas voir le mal partout, il y a une bonne ambiance, etc. etc. etc. et ce n’est pas faux ! Pour autant, attention aux pièges, aux séductions des sirènes ! ne soyons pas naïfs ! Ne nous laissons pas endormir et anesthésier par le serpent et son venin ! Tout doucement, sans rien voir, sans rien sentir… J’ai aidé un jeune il y a quelques années à sortir d’une forme de possession due à ce qu’il vivait au Hellfest, et je crois que la foi, au final, l’a sauvé du suicide et de la dépression… Le mal est présent, chers amis. Ne soyons pas dupes ! Et c’est bien parce que certains, au final, ont peur de la mort, qu’ils sont fascinés par les zombies, les morts-vivants, le diable, le noir, l’enfer ! La lettre aux Hébreux dit : « et il (le Christ) a rendu libres tous ceux qui, par crainte de la mort, passaient toute leur vie dans une situation d’esclaves » (He 2, 15). Il faut donc être vivants et libres dans le Christ !

Mercredi dernier, à la cathédrale de Luçon, nous avons accueilli le témoignage du Général Gallet qui a sauvé Notre-Dame de Paris des flammes. Et il témoignait, lui qui n’est pas un « pilier d’Eglise » de cette forme de personnalisation du mal dans cet incendie, et dans le même temps, de se sentir comme porté pour le combattre et le vaincre…Une quasi réalité surnaturelle dans ce combat contre la destruction… (vidéo sur le site de la paroisse de Luçon : passionnant !!) Peut-être que cet incendie est accidentel ou dû à une faute d’étourderie, ou que sais-je, mais ce qui est sûr c’est que le démon profite de la moindre occasion donnée pour se faufiler et détruire… sa vocation c’est la destruction et l’anéantissement ! Et c’est pour ça qu’il ne faut pas lui laisser de prise ! Ne pas lui ouvrir de portes, et surtout pas celles de notre cœur ! Il faut lutter en promouvant le beau, le vrai, le bien, le juste ! Et il faut se battre ! Et ça coûte ! Choisissons la vie ! Choisissons le Christ !

Dans ce combat difficile, demandons l’Esprit Saint ! Prions pour demander la grâce du Christ, pour vivre de notre baptême et pour espérer !

C’est la leçon de l’incendie de ND : au milieu de la destruction des flammes et de cette vision d’Apocalypse, la couronne d’épines a été sauvée, l’église a tenu debout, même blessée, même défigurée, elle ne s’est pas effondrée, parce qu’en son cœur brillait la croix du Christ, et à côté la statue de Notre-Dame intacte ! Et les cierges continuaient de brûler pour signifier que la prière est source de salut ! le Seigneur attend notre prière ; il attend notre foi ; il attend notre espérance ; remettons tout entre ses mains : par le Christ, la lumière de la résurrection triomphera de tout mal et de toute obscurité ! Croyons. Espérons. Aimons.

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Abbé Alexandre-Marie ROBINEAU +

 

LECTURES DE LA MESSE

PREMIÈRE LECTURE

« Que mon Seigneur ne se mette pas en colère si j’ose parler encore » (Gn 18, 20-32)

Lecture du livre de la Genèse

    En ces jours-là,
les trois visiteurs d’Abraham allaient partir pour Sodome.
    Alors le Seigneur dit :
« Comme elle est grande,
la clameur au sujet de Sodome et de Gomorrhe !
Et leur faute, comme elle est lourde !
    Je veux descendre pour voir
si leur conduite correspond à la clameur venue jusqu’à moi.
Si c’est faux, je le reconnaîtrai. »
    Les hommes se dirigèrent vers Sodome,
tandis qu’Abraham demeurait devant le Seigneur.
    Abraham s’approcha et dit :
« Vas-tu vraiment faire périr le juste avec le coupable ?
    Peut-être y a-t-il cinquante justes dans la ville.
Vas-tu vraiment les faire périr ?
Ne pardonneras-tu pas à toute la ville
à cause des cinquante justes qui s’y trouvent ?
    Loin de toi de faire une chose pareille !
Faire mourir le juste avec le coupable,
traiter le juste de la même manière que le coupable,
loin de toi d’agir ainsi !
Celui qui juge toute la terre
n’agirait-il pas selon le droit ? »
    Le Seigneur déclara :
« Si je trouve cinquante justes dans Sodome,
à cause d’eux je pardonnerai à toute la ville. »
    Abraham répondit :
« J’ose encore parler à mon Seigneur,
moi qui suis poussière et cendre.
    Peut-être, sur les cinquante justes, en manquera-t-il cinq :
pour ces cinq-là, vas-tu détruire toute la ville ? »
Il déclara :
« Non, je ne la détruirai pas,
si j’en trouve quarante-cinq. »
    Abraham insista :
« Peut-être s’en trouvera-t-il seulement quarante ? »
Le Seigneur déclara :
« Pour quarante,
je ne le ferai pas. »
    Abraham dit :
« Que mon Seigneur ne se mette pas en colère,
si j’ose parler encore.
Peut-être s’en trouvera-t-il seulement trente ? »
Il déclara :
« Si j’en trouve trente,
je ne le ferai pas. »
    Abraham dit alors :
« J’ose encore parler à mon Seigneur.
Peut-être s’en trouvera-t-il seulement vingt ? »
Il déclara :
« Pour vingt,
je ne détruirai pas. »
    Il dit :
« Que mon Seigneur ne se mette pas en colère :
je ne parlerai plus qu’une fois.
Peut-être s’en trouvera-t-il seulement dix ? »
Et le Seigneur déclara :
« Pour dix, je ne détruirai pas. »

    – Parole du Seigneur.

PSAUME

(Ps 137 (138), 1-2a, 2bc-3, 6-7ab, 7c-8)

R/ Le jour où je t’appelle,
réponds-moi, Seigneur. (cf. Ps 137, 3)

De tout mon cœur, Seigneur, je te rends grâce :
tu as entendu les paroles de ma bouche.
Je te chante en présence des anges,
vers ton temple sacré, je me prosterne.

Je rends grâce à ton nom pour ton amour et ta vérité,
car tu élèves, au-dessus de tout, ton nom et ta parole.
Le jour où tu répondis à mon appel,
tu fis grandir en mon âme la force.

Si haut que soit le Seigneur, il voit le plus humble ;
de loin, il reconnaît l’orgueilleux.
Si je marche au milieu des angoisses, tu me fais vivre,
ta main s’abat sur mes ennemis en colère.

Ta droite me rend vainqueur.
Le Seigneur fait tout pour moi !
Seigneur, éternel est ton amour :
n’arrête pas l’œuvre de tes mains.

DEUXIÈME LECTURE

« Dieu vous a donné la vie avec le Christ, il nous a pardonné toutes nos fautes » (Col 2, 12-14)

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Colossiens

Frères,
    dans le baptême,
vous avez été mis au tombeau avec le Christ
et vous êtes ressuscités avec lui par la foi en la force de Dieu
qui l'a ressuscité d’entre les morts.
    Vous étiez des morts,
parce que vous aviez commis des fautes
et n’aviez pas reçu de circoncision dans votre chair.
Mais Dieu vous a donné la vie avec le Christ :
il nous a pardonné toutes nos fautes.
    Il a effacé le billet de la dette qui nous accablait
en raison des prescriptions légales pesant sur nous :
il l’a annulé en le clouant à la croix.

    – Parole du Seigneur.

ÉVANGILE

« Demandez, on vous donnera » (Lc 11, 1-13)

Alléluia. Alléluia.
Vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ;
c’est en lui que nous crions « Abba », Père.
Alléluia. (Rm 8, 15bc)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

    Il arriva que Jésus, en un certain lieu, était en prière.
Quand il eut terminé,
un de ses disciples lui demanda :
« Seigneur, apprends-nous à prier,
comme Jean le Baptiste, lui aussi, l’a appris à ses disciples. »
    Il leur répondit :
« Quand vous priez, dites :
‘Père,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne.
    Donne-nous le pain
dont nous avons besoin pour chaque jour
    Pardonne-nous nos péchés,
car nous-mêmes, nous pardonnons aussi
à tous ceux qui ont des torts envers nous.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation. »
    Jésus leur dit encore :
« Imaginez que l’un de vous ait un ami
et aille le trouver au milieu de la nuit pour lui demander :
‘Mon ami, prête-moi trois pains,
    car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi,
et je n’ai rien à lui offrir.’
    Et si, de l’intérieur, l’autre lui répond :
‘Ne viens pas m’importuner !
La porte est déjà fermée ;
mes enfants et moi, nous sommes couchés.
Je ne puis pas me lever pour te donner quelque chose’.
    Eh bien ! je vous le dis :
même s’il ne se lève pas pour donner par amitié,
il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami,
et il lui donnera tout ce qu’il lui faut.
    Moi, je vous dis :
Demandez, on vous donnera ;
cherchez, vous trouverez ;
frappez, on vous ouvrira.
    En effet, quiconque demande reçoit ;
qui cherche trouve ;
à qui frappe, on ouvrira.
    Quel père parmi vous, quand son fils lui demande un poisson,
lui donnera un serpent au lieu du poisson ?
    ou lui donnera un scorpion
quand il demande un œuf ?
    Si donc vous, qui êtes mauvais,
vous savez donner de bonnes choses à vos enfants,
combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint
à ceux qui le lui demandent ! »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

Sainte Christine l'Admirable

Mystique à Saint-Trond (✝ 1224)

'Christina Mirabilis'
De cette flamande, l'on raconte des choses si admirables qu'elles en sont incroyables s'il n'y avait pas la caution du très sérieux Jacques de Vitry, cardinal et chroniqueur honnête et intelligent. Il la connut pendant deux ans et il vit en elle s'épanouir les grâces divines. Souvent ravie en extase, elle semblait comme morte. On lui fit même un jour son enterrement. Or pendant le chant du Requiem, elle se leva de son cercueil ouvert et s'envola jusqu'à la voûte de l'église. Au couvent de Saint Trond, où elle passa les dernières années de sa vie, elle fut un modèle d'humilité et d'obéissance.

 

Illustration: St. Christina the Astonishing - A Pelican in the Wilderness, by artist Cynthia Large
Au monastère Sainte-Catherine de Saint-Trond, dans le Brabant, vers 1224, la bienheureuse vierge Christine, surnommée l'Admirable, parce qu'en elle, tantôt affligée dans son corps, tantôt ravie en esprit, le Seigneur a accompli des merveilles.

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Sainte Christine l'Admirable © Nominis
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Bénis le Seigneur, ô mon âme; Seigneur mon Dieu, tu es si grand! Revêtu de magnificence, tu as pour manteau la lumière! Comme une tenture, tu déploies les cieux, tu élèves dans leurs eaux tes demeures; des nuées, tu te fais un char, tu t'avances sur les ailes du vent; tu prends les vents pour messagers, pour serviteurs, les flammes des éclairs. Tu as donné son assise à la terre: qu'elle reste inébranlable au cours des temps. Tu l'as vêtue de l'abîme des mers: les eaux couvraient même les montagnes; à ta menace, elles prennent la fuite, effrayées par le tonnerre de ta voix. Elles passent les montagnes, se ruent dans les vallées vers le lieu que tu leur as préparé. Tu leur imposes la limite à ne pas franchir: qu'elles ne reviennent jamais couvrir la terre. Dans les ravins tu fais jaillir des sources et l'eau chemine au creux des montagnes; elle abreuve les bêtes des champs: l'âne sauvage y calme sa soif; les oiseaux séjournent près d'elle: dans le feuillage on entend leurs cris.

Psaume 103

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