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Homélies paroissiales
Homélie du 9 octobre 2022 par l'abbé Jean-Yves Poulailleau
Homélie du 9 octobre 2022 par l'abbé Jean-Yves Poulailleau
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Homélie du 9 octobre 2022 par l'abbé Jean-Yves Poulailleau

HOMÉLIE

Les lectures bibliques de ce dimanche nous rappellent que nous chrétiens baptisés et confirmés, nous sommes envoyés pour être les messagers de la Bonne Nouvelle de l’Évangile qui doit être annoncée au monde entier. 

Le Livre des Rois (1ère lecture), avec ce général syrien, malade de la lèpre, nous fait découvrir que ce trésor est également offert à des étrangers. Naaman ne connaissait pas le Dieu d’Israël, mais il a eu foi en la parole du prophète Élisée. Il a été guéri dans l’eau du Jourdain. Sa foi a été le point de départ de sa guérison, de sa conversion et de sa décision de quitter les idoles pour ne plus adorer que le Dieu d’Israël.

Puis, dans l’Evangile, 10 lépreux exclus car leur lèpre les rendait impurs. Ils supplient Jésus d’avoir pitié d’eux. Jésus les renvoie vers les prêtres pour faire constater leur guérison. Ils pourront alors être réintégrés dans leur communauté. Seul, l’un d’eux restait un exclu en tant que samaritain. Alors il revient vers Jésus "en glorifiant Dieu à pleine voix." Sa foi ne l’a pas simplement guéri, elle l’a sauvé.

Ces lectures bibliques nous enseignent la qualité de la foi et de la prière. Naaman et les dix lépreux nous représentent ; l'histoire de leur rencontre avec Jésus, c'est notre histoire. Nous avons été guéri, comme Naaman lorsque par l'eau du baptême, nous avons été purifiés du péché des origines afin de renaître à la Vie Nouvelle du Christ ressuscité.

Il nous faut aller plus loin comme Naaman le syrien et le lépreux qui reviennent pour rendent gloire à Dieu de les avoir purifiés. Comment ne pas penser aujourd'hui à la foule de ceux qui ont été purifiés par le baptême et qui ne reviennent plus vers Jésus ?... Aujourd’hui, c’est nous que Jésus interpelle : "Et les autres, où sont-ils ? ..." Ne sont-ils pas comme les 9 lépreux qui ayant été purifiés, ne sont pas revenus. Beaucoup n’ont pas compris que par le baptême dans l’eau et l’Esprit Saint, ils sont nés à la Vie nouvelle du Christ ressuscité.

Frères et sœurs, chaque dimanche, lorsque nous venons à la messe, nous sommes comme les 10 lépreux venus à la rencontre de Jésus, nous implorons sa compassion : "Jésus, maître, prends pitié de nous ! ..." C’est notre prière pénitentielle.

Un seul sur les dix reconnaît le don de Dieu et revient vers Jésus. Il se sentait pécheur (comme l’on considérait alors les lépreux). "Glorifiant Dieu à pleine voix", il exprime sa reconnaissance, réalisant une authentique conversion, une guérison intérieure. Jésus souligne sa foi; c'est elle qui l'a sauvé.

Comme Naaman, comme ce lépreux reconnaissant le don de Dieu, nous revenons vers Jésus en rendant gloire à Dieu, comme nous le faisons dans l'hymne du "Gloire à Dieu" du début de la messe. Nous reconnaissons son action en nous car le seul désir de Dieu c’est de voir l’homme debout, vivant et aimant. Saint Irénée de Lyon nous le dit à sa manière : "La gloire de Dieu c’est l’homme vivant. La vie de l’homme, c’est de contempler Dieu."

Les textes bibliques, non seulement nous rappellent que par le baptême, nous avons été purifiés de la lèpre du péché originel, mais aussi l'importance de cultiver notre vie intérieure et sacramentelle, en suppliant le Seigneur : "Prends pitié de nous". Nous voyons dans cet Evangile que la mesure des miracles du Christ est, justement, la mesure de notre foi et notre confiance en Dieu. Comme écrit saint Jean Chrysostome : "Un peu de foi peut beaucoup".

Frères et sœurs, chaque dimanche, à la messe, nous rendons grâce à Dieu pour le salut en Jésus Christ offert à tous, même à ceux et celles qui se sentent exclus. Pensons à tous les lépreux de tous les temps, les personnes qu'on dit anormales, les marginaux, ceux qui dérangent notre vie bien tranquille. La bonne nouvelle de l'Évangile est pour tous. Elle s'adresse aux pauvres, aux petits, aux malades et aux bien-portants, ceux et celles qui sont tombés bien bas. Le monde les méprise, mais ils ont la première place dans le cœur de Dieu. Tout l'Évangile nous dit que Jésus est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus. Il compte sur nous pour leur dire.

C’est vers eux que nous sommes envoyés par le prêtre à la fin de la messe, pour annoncer l’Evangile comme ce lépreux que Jésus remet debout : "Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé."  C’est ce qu’avait compris l’apôtre saint Paul lorsqu’il écrit sa Lettre alors qu’il est en prison : "on n’enchaine pas la parole de Dieu." Rien ni personne ne peut nous empêcher de porter la joie de l’Evangile. Le témoignage des martyrs a toujours été source de conversion. Voyant leur foi courageuse, des étrangers et même des persécuteurs comme Paul se sont convertis au Christ et sont devenus des messagers de l’Évangile.

L'attitude du lépreux Samaritain qui déborde de la joie et de gratitude, nous révèle que la louange et l'action de grâce procurent la guérison véritable. Avec lui, réjouissons-nous pour les merveilles que le Seigneur réalise dans le cœur de chacun car nous sommes envoyés porter la joie de l’Evangile de la Vie et de l’Amour.

Dans ce mois du Rosaire, prions la Vierge Marie. Dans son Magnificat, elle rend grâce au Seigneur non seulement pour ce qu’il a fait en elle mais aussi pour son action dans l’Histoire du Salut. En célébrant cette Eucharistie, nous nous unissons à cette action de grâce de Marie et nous lui demandons de nous aider à rester fidèles à la mission qui nous est confiée.

Abbé Jean-Yves Poulailleau


 


LECTURES DE LA MESSE

 

PREMIÈRE LECTURE

« Naaman retourna chez l’homme de Dieu et déclara : Il n’y a pas d’autre Dieu que celui d’Israël » (2 R 5, 14-17)

Lecture du deuxième livre des Rois

En ces jours-là,
le général syrien Naaman, qui était lépreux,
    descendit jusqu’au Jourdain et s’y plongea sept fois,
pour obéir à la parole d’Élisée, l’homme de Dieu ;
alors sa chair redevint semblable à celle d’un petit enfant :
il était purifié !
    Il retourna chez l’homme de Dieu avec toute son escorte ;
il entra, se présenta devant lui et déclara :
« Désormais, je le sais :
il n’y a pas d’autre Dieu, sur toute la terre, que celui d’Israël !
Je t’en prie, accepte un présent de ton serviteur. »
    Mais Élisée répondit :
« Par la vie du Seigneur que je sers,
je n’accepterai rien. »
Naaman le pressa d’accepter, mais il refusa.
    Naaman dit alors :
« Puisque c’est ainsi,
permets que ton serviteur emporte de la terre de ce pays
autant que deux mulets peuvent en transporter,
car je ne veux plus offrir ni holocauste ni sacrifice
à d’autres dieux qu’au Seigneur Dieu d’Israël. »

    – Parole du Seigneur.

PSAUME

(Ps 97 (98), 1, 2-3ab,3cd-4)

R/ Le Seigneur a fait connaître sa victoire
et révélé sa justice aux nations. (Ps 97, 2)

Chantez au Seigneur un chant nouveau,
car il a fait des merveilles ;
par son bras très saint, par sa main puissante,
il s’est assuré la victoire.

Le Seigneur a fait connaître sa victoire
et révélé sa justice aux nations ;
il s’est rappelé sa fidélité, son amour,
en faveur de la maison d’Israël.

La terre tout entière a vu
la victoire de notre Dieu.
Acclamez le Seigneur, terre entière,
sonnez, chantez, jouez !

DEUXIÈME LECTURE

« Si nous supportons l’épreuve, avec lui nous régnerons » (2 Tm 2, 8-13)

Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre à Timothée

Bien-aimé,
    souviens-toi de Jésus Christ,
ressuscité d’entre les morts,
le descendant de David :
voilà mon évangile.
    C’est pour lui que j’endure la souffrance,
jusqu’à être enchaîné comme un malfaiteur.
Mais on n’enchaîne pas la parole de Dieu !
    C’est pourquoi je supporte tout
pour ceux que Dieu a choisis,
afin qu’ils obtiennent, eux aussi,
le salut qui est dans le Christ Jésus,
avec la gloire éternelle.

    Voici une parole digne de foi :
Si nous sommes morts avec lui,
avec lui nous vivrons.
    Si nous supportons l’épreuve,
avec lui nous régnerons.
Si nous le rejetons,
lui aussi nous rejettera.
    Si nous manquons de foi,
lui reste fidèle à sa parole,
car il ne peut se rejeter lui-même.

    – Parole du Seigneur.

ÉVANGILE

« Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu ! » (Lc 17, 11-19)

Alléluia. Alléluia.
Rendez grâce à Dieu en toute circonstance :
c’est la volonté de Dieu à votre égard
dans le Christ Jésus.
Alléluia. (1 Th 5, 18)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    Jésus, marchant vers Jérusalem,
traversait la région située entre la Samarie et la Galilée.
    Comme il entrait dans un village,
dix lépreux vinrent à sa rencontre.
Ils s’arrêtèrent à distance
    et lui crièrent :
« Jésus, maître,
prends pitié de nous. »
    À cette vue, Jésus leur dit :
« Allez vous montrer aux prêtres. »
En cours de route, ils furent purifiés.

    L’un d’eux, voyant qu’il était guéri,
revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix.
    Il se jeta face contre terre aux pieds de Jésus
en lui rendant grâce.
Or, c’était un Samaritain.
    Alors Jésus prit la parole en disant :
« Tous les dix n’ont-ils pas été purifiés ?
Les neuf autres, où sont-ils ?
    Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger
pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu ! »
    Jésus lui dit :
« Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.


Saint Denis de Paris

et ses compagnons, martyrs à Paris (IIIe siècle)

Denis et ses compagnons, Eleuthère et Rustique, martyrs à Paris, en France.
Le Patron de Paris et de la Seine-St Denis fut le premier évêque de la capitale de la France. Il meurt martyr vers 250 ou 270 et est enseveli là où s'élève la basilique de Saint Denis. C'est tout ce qu'on sait de lui avant le IXe siècle. Le récit parle également de ses deux compagnons Eleuthère et Rustique, ainsi que du portement de tête du saint après sa décapitation depuis Montmartre jusqu'à St Denis. Les faits sont les suivants: Le nom de saint Denis apparaît vers 520 dans "la Vie de Sainte Geneviève" qui témoigne de la dévotion de la sainte envers l'évêque martyr, son père dans la foi. Elle obtint du clergé parisien l'érection d'une église sur sa tombe au "vicus Catulliacus" situé à huit kilomètres au nord de la Seine, l'actuelle basilique Saint Denys, rue Catullienne. Elle se rendait également et souvent dans une église de la Cité dont il était le titulaire. Un demi-siècle plus tard, le martyrologe hieronymien mentionne la déposition de saint Denis et de ses compagnons au 9 octobre et saint Venance Fortunat atteste la diffusion de son culte jusqu'à Bordeaux. Dans les mêmes années, l'historien Grégoire de Tours raconte que vers 250, le pape de Rome avait envoyé Denis en Gaule avec six autres évêques pour y porter l'Évangile. Celui-ci se fixa à Lutèce où il ne tarda pas à être mis à mort. On pense en effet qu'il subit le martyre sous la persécution de Dèce (250) ou de Valérien (258). Près de la basilique où reposait le premier évêque de Paris, une abbaye fut fondée au VIIe siècle et elle devint prestigieuse grâce aux largesses royales depuis Dagobert. Elle contribua au rayonnement de son saint patron en le dotant d'une merveilleuse légende. A partir de 835, Hilduin, abbé du monastère, se mit en effet à propager en Occident un récit selon lequel Denis de Paris ne ferait qu'un même personnage avec Denys l'Aréopagite, converti par saint Paul. Ce Denys l'Aréopagite serait lui-même l'auteur des célèbres ouvrages de théologie attribués à Denys le Mystique. L'obscur et courageux fondateur de l'Église de Paris devenait, ainsi et pour des siècles, un grand de la sainteté.
Vers 250, Denys est envoyé par le pape en Gaule avec six autres évêques missionnaires. Il s'établit à Paris dont il devient le premier évêque et y subit le martyre par le glaive. On le représente en général portant sa tête décapitée, signe que la tête du Christ ne peut être séparée de son corps, l'Église... (saint Denys, premier évêque de Paris)
D'après Grégoire de Tours, le premier évêque de Paris est un missionnaire venu d'Orient, au nom grec: Denis, accompagné du prêtre Rusticus et du diacre Eleuthère, vers l'an 250... (diocèse de Paris)
Mémoire de saint Denis, évêque, et de ses compagnons, martyrs. Selon la tradition, saint Denis fut envoyé en Gaule avec six autres compagnons par le pape de Rome vers 250, et, devenu premier évêque des Parisiens, il subit le martyre avec le prêtre Rustique et le diacre Éleuthère, sans doute sous la persécution de Valérien, en 258.

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