HOMÉLIE
Frères et sœurs confions nous à la Vierge Marie
Chers frères et sœurs bien-aimés dans le Christ, je vous le redis en reprenant les paroles de l’apôtre Paul dans sa lettre aux chrétiens de Thessalonique et donc à nous ce matin : "Vous, frères […] vous êtes tous des fils de la lumière, des fils du jour." L’apôtre Paul nous exhorte : "Alors ne restons pas endormis […] soyons vigilants …"
Soyons vigilants parce qu’en cet avant dernier dimanche de l’année liturgique, Saint Paul nous rappellent que par notre baptême, nous avons reçu la lumière de la foi. Nous sommes devenus chrétiens, enfants de Dieu appelés à être disciples missionnaires pour porter la joie de l’Évangile, Bonne Nouvelle du Salut en Christ ressuscité.
Permettez-moi d’avoir une pensée pour les catéchumènes qui sont rassemblés avec nous ce matin, en particulier les 6 qui désirent recevoir le baptême et la lumière de la foi qui a commencé de briller dans leur cœur. Au jour de votre baptême, vous deviendrez comme nous, selon l’expression de l’apôtre Paul : "… des fils de la lumière, des fils du jour."
Pour nous aider à comprendre et surtout pour nous réveiller de notre somnolence spirituelle, Jésus raconte la parabole des talents. L’homme de la parabole qui part en voyage, c’est Lui le Christ ressuscité. A l’Ascension, il va retourner vers son Père après avoir promis de nous donner le Saint Esprit pour continuer sa mission. Il veut que nous devenions des disciples missionnaires porteurs de la lumière de la foi, de l’espérance et de la charité.
Comme le maître des serviteurs de la parabole à qui il a confié des talents, Jésus reviendra à la fin des temps ; Il nous demandera des comptes. Nous le verrons dimanche prochain, le dernier de l’année liturgique avec l’Évangile du jugement dernier.
Nos talents, c'est ce patrimoine spirituel que le Seigneur nous a confié : la foi, l’espérance et la charité. Il nous confie ses biens les plus précieux afin de les faire fructifier pour la gloire de Dieu et le salut du monde.
Lorsque nous paraîtrons devant Dieu, nous ne serons pas jugés sur telle ou telle qualité, performance ou responsabilité ; ni sur notre savoir, notre avoir et notre pouvoir. Nous paraîtrons en pleine lumière avec ce que nous aurons vécu dans la foi, l’espérance et la charité. Nous paraîtrons dans la lumière de la foi et de l’espérance que nous aurons accueillie et vécu par notre attachement au Christ et notre confiance en sa Parole. Nous aurons surtout à rendre compte de la charité que nous aurons pratiqué dans nos relations les uns avec les autres. C’est le double commandement de l’amour de Dieu et des frères. Évoquant ces 3 vertus théologales "La foi, l’Espérance et la charité", l’apôtre Paul qualifie la charité comme étant la plus grande des trois.
Aujourd’hui, le Secours Catholique au cœur de la VIIème journée mondiale des pauvres voulue par le pape François, nous rappelle notre devoir de charité à l’égard de ceux qui sont marginalisés dans notre société de consommation et de gaspillage.
Dans son message pour cette journée, le pape François nous exhorte à "Ne détourner notre visage d’aucun pauvre" (Tobie 4, 7) car écrit le Saint Père : "Un fleuve de pauvreté traverse nos villes et devient toujours plus grand jusqu’à déborder."
Il y a donc urgence, frères et sœurs. Nous devons nous interroger sur notre pratique de la charité. Comment faisons-nous fructifier les talents reçus en les mettant au service de ceux qui de plus en plus nombreux, vivent dans la précarité matérielle, morale et spirituelle.
"Lorsque nous sommes devant un pauvre, - écrit le pape dans son message - nous ne pouvons pas détourner le regard, parce que nous nous empêcherions de rencontrer le visage du Seigneur Jésus. […] Chacun d’eux est notre prochain." C’est en reconnaissant notre pauvreté que nous pouvons reconnaître qui est vraiment le frère qui a besoin de moi.
A la fin de la messe, le prêtre ou le diacre nous envoie en disant : "allez dans la paix du Christ …" pour que nous puissions prolonger notre participation à l'Eucharistie en portant la lumière de la foi en Christ ressuscité, en rendant compte de notre espérance en la Vie éternelle et en pratiquant la charité.
Nous l’entendrons dimanche prochain dans l’Évangile du jugement dernier. "Ce que vous avez fait à l’un de ces petits qui sont les miens, c’est à moi que vous l’avez fait …" Mère Térésa disait :"Lorsque tu as un morceau de pain, partage-le en 2 : donne la moitié à ton frère qui a faim. Garde l’autre pour embellir ton âme."
Je termine avec cette petite parabole : La foi, c’est le contraire d’un gâteau. Le gâteau, plus tu le partages, moins il en reste. La foi, c’est comme la lumière, plus tu la partages, plus elle éclaire. C’est ce dont le monde a besoin aujourd’hui : une foi qui agit, une foi qui ouvre à l’espérance, une foi qui pratique la charité.
Frères et sœurs bien-aimés, ‘ne restez pas endormis […] soyez vigilants pour partager les talents qui vous ont été confiés : la foi, l’espérance et la charité. C’est en les partageant qu’ils fructifient et vous feront grandir dans la sainteté. Amen !...
Abbé Jean-Yves Poulailleau
Saint du jour avec