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Homélies paroissiales
Homélie du 21 mai 2023 par l'abbé Alexandre-Marie Robineau
Homélie du 21 mai 2023 par l'abbé Alexandre-Marie Robineau
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Homélie du 21 mai 2023 par l'abbé Alexandre-Marie Robineau

HOMÉLIE

Chers frères et sœurs bien-aimés de Jésus Christ,

Vous savez ça me gonfle quand on vient me dire : « mon père, je ne sais pas prier ! » ou « je prie mal », « je ne sais pas comment faire », etc. La complainte d’une vie spirituelle évaluée à l’aune capitaliste en matière d’efficacité et de rendement, de logique mondaine et de schémas de progression ou de régression ! Si c’était si simple, ça se saurait !!! Car tout est grâce ! Tout doit être action de grâce ! La logique divine n’est pas mathématique. Et souvent quand Jésus parle de la prière, il invite à ne jamais se décourager car la plupart des fruits sont invisibles. Dieu peut se servir de tout : il nous faut le croire et le vivre, et voir la vie du bon côté ! Souvenez-vous dans le Corniaud, la réplique fameuse : « Bah qu’est-ce que je vais devenir maintenant ? Et bien un piéton ! » Savoir retomber sur ses pieds, je vous dis…

Et les textes de la Parole de Dieu de ce jour ainsi que ce temps si particulier entre l’Ascension et la Pentecôte nous invitent à parler de la prière, et c’est donc ce que je vais faire… Prier, s’offrir, et avec… 

1/ Prier, et prier surtout quand c’est difficile…

C’est surtout quand on n’en a pas envie qu’il faut prier ! (Ne dormez pas au fond… !!)

Regardez : Jésus vient de monter au Ciel et les Apôtres peuvent se sentir légitimement abandonnés, désemparés et tristes. Mais ils ne se lamentent pas ni ne se plaignent ! Mais « tous d’un même cœur, étaient assidus à la prière ». Oui, ils vont prier !

Quand tout va bien et que ça va tout seul, on n’a aucun mérite de prier ! Encore faut-il penser à surtout rendre grâce ! Mais en soit, ça ne coûte pas grand-chose voire rien… C’est presque facile comme une évidence…

Le danger ou le risque c’est de n’être que dans l’émotion, le sentiment, le ressenti… Je prie, ça me fait du bien, ça me conforte, ça m’apporte ; et quand je ne ressens plus rien, alors j’arrête tout et je vais faire du yoga ou des techniques de méditation transcendantale, ou des trucs de bien-être qui coûtent un bras, etc. Mais en fait, là encore et toujours, on est centré sur soi : et moi, et moi, et moi ! Sans parler des chinois !

Jésus va être arrêté et il prie. Il dit : « Moi, je prie pour eux ». Jésus dans son agonie, dans sa passion, sur la croix, il prie pour nous ! On vient à la messe pour prier Jésus mais c’est surtout lui qui, encore maintenant, prie pour nous ! toujours ! Nous avons du mal à croire en lui mais lui croit en nous… Il prie pour nous !

Oui, chers amis, c’est quand c’est difficile, coûteux, pénible, qu’il faut surtout prier. Dieu va s’en servir pour purifier notre foi et nous aider à poser un acte de foi qui ne soit pas dépendant de mon ressenti ou de mon bien-être, mais : je sais que Dieu m’aime, que Dieu est là présent et qu’il m’appelle à la vie, alors oui, je pose un acte de foi : je crois en lui et je le prie. Je me mets en cœur à cœur avec lui, et je lui donne mon temps ; je lui donne mon cœur ; j’écoute. Et je tiens bon dans la tempête et dans l’épreuve. Je prie. Dans l’obscurité, dans le brouillard, dans les ténèbres, je prie. Je reste connecté à Jésus. Cœur à cœur branchés ! Je prie, je tiens bon ! Et donc j’offre… 

2/ Et donc offrir, s’offrir et souffrir…

Ecoutez ce que dit St Pierre : « Bien-aimés, dans la mesure où vous communiez aux souffrances du Christ, réjouissez-vous, afin d’être dans la joie et l’alégresse quand sa gloire se révélera ».

Souffrir ce n’est pas que physiquement ou moralement, c’est aussi s’offrir et offrir sa prière pour nos frères et sœurs, pour l’Eglise et pour le monde. Avoir le souci des autres et intercéder pour eux peut aussi être une vraie et profonde offrande, source de souffrance. Regardez les larmes de la prière de Sainte Monique pour la conversion de son fils Augustin. Saintes larmes ! C’est souffrir aussi comme un chrétien qui porte le monde dans sa prière, un monde que Dieu aime mais qui refuse Dieu et court à sa perte…et donc un monde qui a besoin qu’on prie pour lui ! Mais pour que le monde soit sauvé, le Christ prie d’abord pour les siens qui y sont ses témoins… Le Christ prie pour nous afin d’être ses témoins

Dans un monde et un contexte hostiles, les Apôtres et des femmes s’enferment dans la chambre haute pour prier. Ils vont à l’essentiel, comme au cœur du monde, pour mieux ensuite lui annoncer la bonne nouvelle et témoigner avec le feu de l’Esprit !

Et la prière doit s’incarner concrètement : offrir c’est s’offrir ! Nous devons vivre comme chrétien un sacrifice existentiel qui se traduit spirituellement à l’offertoire de la messe en sacrifice spirituel.

La participation active des fidèles dans la liturgie, rappelée avec force au Concile, ce n’est pas faire une lecture ou la quête mais c’est d’abord et surtout offrir sa vie avec le Christ au Père dans l’Esprit sur l’autel. C’est ça participer à la liturgie qui est la prière de toute l’Eglise où Dieu agit lui-même à travers son peuple en prière ! Intercéder pour les malades, prier pour nos frères persécutés, etc. c’est offrir sa vie dans la prière et par la prière, notamment à la messe. Et c’est aussi pour ça que la quête est à ce moment-là : on offre une part de ce qu’on possède à l’Eglise pour partager avec la communauté et subvenir aux besoins de la mission. On se donne et on donne de soi, de ce qu’on a. D’où l’importance des quêtes silencieuses : que des billets, ou maintenant la CB sans contact ! Et on prend aussi les American Express !

S’offrir et souffrir, se donner, c’est ce qui est source d’une vraie joie, car c’est avec et pour le Christ ! Ce qui compte, au final, c’est d’être en communion avec le Christ pour partager et ses souffrances, et ses joies ! Et offrir sans cesse le sacrifice d’action de grâce !  Ce qui compte c’est d’être avec ! 

3/ Avec : avec le Christ et donc avec toute l’Eglise, son Corps.

Bien sûr, il y a le ministère sacerdotal où le prêtre de manière particulière intercède et prie, en union avec le Christ et son Eglise, pour les intentions confiées, et pour tout son peuple. C’est sa mission et sa vocation uniques et particulières par sa configuration au Christ Tête et Pasteur.

Et chaque baptisé est prêtre, prophète et roi, et doit intercéder et prier pour l’Eglise et le monde. Bien sûr, les baptisés comme les prêtres ne le sont qu’en référence au Christ qui est le seul vrai prêtre, le seul vrai roi, et le seul vrai prophète ! C’est Lui, le Christ, le seul saint ! Le seul médiateur !

Et c’est pourquoi il faut être profondément uni au Christ et à son Eglise pour vivre vraiment son baptême, pour offrir sa prière, pour intercéder. Ce n’est jamais tout seul, dans son coin, isolé ! Et quand nous prions, nous sommes dans la communion des saints, dans la grande communion de l’Eglise du Ciel et de la Terre, dans l’Eglise Corps du Christ, unis à sa tête Jésus. Il faut vraiment en prendre conscience quand nous prions. St Ambroise disait : « Je ne suis jamais moins seul que lorsque je suis seul ». Car la communion des saints est là, et Dieu au milieu, là, avec nous, et en nous…

Et donc tout l’enjeu chers amis, dans la prière, c’est d’accueillir et de vivre de l’Esprit Saint, pour déployer les grâces et les dons de notre baptême !

Et c’est pourquoi il y a ce temps pascal pour prendre le temps d’accueillir l’Esprit saint, et notamment cette neuvaine à l’Esprit Saint entre l’Ascension et la Pentecôte : neuvaine obligatoire chers amis ! Ma p’tite dame, vous m’en prendrez trois fois par jour pendant 9 jours ! Et il y a déjà 2 jours de passés, donc va falloir rattraper et accélérer !

 

Oui, chers amis, priez ! Prions pour accueillir et vivre de l’Esprit Saint afin d’être vraiment unis au Christ et à l’Eglise pour que notre prière soit belle, non selon notre ressenti, mais parce qu’elle doit être fidèle, pauvre et confiante, afin que Dieu la remplisse de sa présence…

Demandons à la Vierge Marie, elle qui a accueilli l’Esprit, de nous aider à prier sans nous décourager. Les enjeux sont immenses ! Il en va de notre joie la plus profonde ! Et il en va du salut du monde !

J’aime la devise du Maréchal de Lattre : « Ne pas subir ! » que je me répète souvent ! Ne subissons pas mais choisissons la vie avec le Christ et prenons les moyens adéquats, justes et nécessaires pour vivre de l’Esprit !

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Abbé Alexandre-Marie ROBINEAU +


 


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