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Homélies paroissiales
Homélie du 23 avril 2023 par l'abbé Alexandre-Marie Robineau
Homélie du 23 avril 2023 par l'abbé Alexandre-Marie Robineau
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Homélie du 23 avril 2023 par l'abbé Alexandre-Marie Robineau

HOMÉLIE

Chers frères et sœurs bien-aimés du Christ,

Pierre est bien bavard ce matin ! Discours de la Pentecôte et un passage de sa première lettre, et en plus Jésus ressuscité lui est apparu nous précise l’Evangile ! Excusez du peu !

Et je rentre d’un pèlerinage à Rome avec des jeunes pros vendéens et mardi dernier nous avons célébré la messe à la chapelle Clémentine, dans le chœur du cœur de la basilique St Pierre, sur la tête de l’apôtre Pierre (Ad Caput) ! Une très belle grâce ! J’y ai prié pour vous et toute la paroisse… C’est un moment et un lieu très émouvant, saisissant et central ! Quand les mythologies païennes présentent des lieux de culte de divinités hors du temps et de l’histoire, exaltant la mondanité avec la puissance, l’écrasement des ennemis, la perfection, etc. Et bien nous, chrétiens, nous sommes dans l’histoire et le temps, et nous vénérons la victoire de la puissance d’amour de Dieu présente dans la faiblesse d’un homme choisi par le Christ ! L’humilité nécessaire à l’expression de la vérité… Voyons comment nous devons l’accueillir pour nous-mêmes en ce temps pascal… Bienveillance et besoin de l’Esprit pour reconnaître… 

1/ Bienveillance

La bienveillance. Bien voir. Bien percevoir.

C’est un vrai défi et un vrai challenge pour nous tous… Car nous savons tous que trop souvent nous regardons mal… Nous voyons d’abord le mal, le négatif autour de nous et chez les autres… Nous sommes remplis de préjugés, d’idées préconçues, et de malveillance… Nous voyons mal et en fait nous ne voyons pas ou même rien !

Et c’est déjà ça la première étape pour commencer et avancer : accepter et reconnaître qu’il y a en nous, surtout, de la malveillance… Nous voyons mal…

Alors, ensuite, nous pouvons et devons demander la grâce de la bienveillance et travailler, s’exercer à la bienveillance… C’est un travail et c’est une grâce !

Je vous donne un exemple qui peut aussi être un beau petit exercice de temps pascal : celui-là je n’arrive pas à le piffrer ! Il m’agace ! Il m’énerve ! etc. etc. etc. Bon, bref, en fait je ne le connais pas… ou je le connais mal en ne voyant que le négatif… Et bien je m’entraîne à bien voir, à la bienveillance en me forçant à voir trois belles choses chez cette personne et à rendre grâce à Dieu pour ces dons et talents que Dieu lui a faits.

Et en fait, chers amis, c’est ainsi que Dieu voit et nous voit ! Il voit d’abord en nous ce qu’il y a de beau, de bon, de bien, et Dieu s’en réjouit ! Alors, exerçons-nous à la bienveillance !

Et puis, bien évidemment, la bienveillance est aussi une grâce à demander ! C’est un des fruits de l’Esprit Saint. C’est Dieu qui donne cette grâce si on la lui demande…

Et donc la foi en Dieu permet la bienveillance ! Si je crois, je vois ! Plus je crois, plus je vois ! Moins je crois, moins je vois ! La foi va de paire avec la lumière et donc avec la bienveillance ! Croire permet de voir Dieu et de voir comme Dieu voit ! C’est le chemin de l’illumination : se laisser éclairer par la lumière de la résurrection, et tout voir sous la lumière du Christ…

Il y a 8 jours, Thomas ne voulait pas croire sans voir avec ses yeux… Aujourd’hui, les disciples d’Emmaüs, comme à l’occasion d’autres apparitions, ne voient pas Jésus ressuscité présent. Ils ne le voient que quand ils ne le voient plus ! Ils le voient quand il disparaît ! Ils étaient pris dans leur déception, dans leur désillusion, dans leur colère même, et leur regard était bouché car leur cœur était bouché ! Mais quand leur cœur est devenu brûlant, alors ils l’ont vraiment vu…

Bien voir, chers amis. Voilà tout l’enjeu de notre vie. La bienveillance.  

2/ Besoin de l’Esprit

Nous avons besoin de l’Esprit Saint, du souffle divin en nous, de cette brûlure du cœur, pour croire et donc pour voir !

Comme dit St Pierre à la Pentecôte, rempli de l’Esprit Saint : « Elevé à la droite de Dieu, il a reçu du Père l’Esprit Saint qui était promis, et il l’a répandu sur nous, ainsi que vous le voyez et l’entendez ».

L’Esprit Saint est donné sur la croix, du côté du Christ, avec l’eau et le sang ; l’Esprit Saint est donné le soir de la résurrection quand le Christ souffle sur les apôtres ; et il est de nouveau donné et répandu sur eux à la Pentecôte. Nous avons sans cesse besoin de recevoir l’Esprit Saint !

Nous l’avons reçu à notre baptême et à notre confirmation, et nous avons besoin sans cesse, dans toute notre vie, chaque jour, de déployer les grâces reçues, d’accueillir toujours plus les dons de l’Esprit Saint, afin d’en porter les fruits.

C’est la grâce du temps pascal. 50 jours pour prendre et vivre des résolutions pascales au cœur de notre vie chrétienne afin de toujours plus accueillir l’Esprit Saint. Comme le dit aussi St Paul : « Si l’Esprit vous fait vivre, laissez-vous conduire par l’Esprit ». Et comme le disait St Séraphim de Sarov : « Le but de la vie chrétienne c’est l’acquisition de l’Esprit Saint ».

C’est donc tout l’enjeu de notre vie et tout l’enjeu de ce temps pascal que d’accueillir l’Esprit Saint que Dieu donne en abondance. Levons les obstacles dans nos vies et dans nos cœurs à la venue de l’Esprit. Nous en avons besoin pour reconnaître le Christ. 

3/ Reconnaître

C’est grâce à l’Esprit Saint reçu que naît et grandit la foi, et que les yeux s’ouvrent en vérité pour reconnaître le Christ, pour voir qui est vraiment Jésus. « Qui suis-je pour vous ? » nous dit Jésus comme aux apôtres. Qui est Jésus pour nous ?

Et reconnaître, grâce à l’Esprit Saint, qui est vraiment Jésus ce n’est pas seulement ou simplement le voir. C’est bien plus ! Reconnaître qui est Jésus, c’est texto « naître avec lui de nouveau » : re-con-naître !

La vision et la connaissance du Christ est donc profondément une reconnaissance : une nouvelle naissance dans le Christ, dans la mort et la résurrection du Christ, et c’est ainsi et seulement ainsi qu’on peut voir et connaître qui est Jésus ! C’est ce qu’a vécu Pierre.

Avant il le voyait et pensait le connaître. Mais il lui a fallu passer avec le Christ par sa passion, sa mort et sa résurrection, et avec l’Esprit Saint, il a pu enfin reconnaître qui est vraiment Jésus : Il est le Fils de Dieu, le messie, le Sauveur ! Et il en témoigne. Et il le proclame.

De même, les disciples d’Emmaüs, qui le reconnaissant foncent vers Jérusalem pour annoncer et témoigner que Jésus est ressuscité ! « Et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain » nous précise St Luc.

De même, pour nous maintenant chers amis. Dans la foi, avec l’Esprit Saint, il nous faut vraiment reconnaître que sous les espèces du pain et du vin, c’est bien Jésus Christ lui-même, mort et ressuscité qui est vraiment présent. Pour cela, il faut laisser l’Esprit brûler notre cœur pour voir avec les yeux de la foi, les yeux du cœur et reconnaître Jésus, c’est-à-dire mourir et ressusciter avec lui, participer à son mystère pascal. Nous devons donc nous impliquer et nous offrir : mourir à nous-mêmes pour ressusciter avec Jésus et vivre de la vraie vie ! Nous devons, à chaque eucharistie, sans cesse renaître à la vie nouvelle… 

Demandons à la Vierge Marie de nous aider à avoir cette foi eucharistique vitale et essentielle pour bien voir et pour reconnaître Jésus vivant en cette messe et dans nos vies.

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St Georges, priez pour nous.

Abbé Alexandre-Marie ROBINEAU +


 


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