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Homélies paroissiales
Homélie du 5 mars 2023 par l'abbé Alexandre-Marie Robineau
Homélie du 5 mars 2023 par l'abbé Alexandre-Marie Robineau
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Homélie du 5 mars 2023 par l'abbé Alexandre-Marie Robineau

HOMÉLIE

Chers frères et sœurs bien-aimés de Jésus Christ,

Nous sommes donc en ce temps béni du carême, où le petit-jeu de mots de « car-aime », « parce qu’il faut aimer », « car tu dois aimer », peut nous aider à nous mettre dans la bonne perspective de ce temps liturgique si important… Le carême n’est ni triste, ni gris, ni morose, mais il est ce temps de grâce pour plus de vie et pour plus de joie ! L’occasion d’un ménage et d’un réaménagement pour plus de foi ! Alors voyons cela ensemble, en remettant l’église au milieu du village, en cultivant et en travaillant, et en aimant… 

1/ Remettre l’église au milieu du village… !

Mettre la lumière bien en-haut de la montagne ! Mettre la cathédrale bien au centre de la place !

Et pour que ce soit bien gros et évident comme le nez au milieu du visage, il faut aller à l’essentiel : Jésus Christ est le Sauveur, il est le Fils de Dieu, il est Dieu !

Et ça, on y croit ou on n’y croit pas, mais quand on y croit, et bien ça change notre vie ; pas d’hypocrisie ! On ne vit plus comme avant ; on arrête de vivoter et de tergiverser, ou bien alors c’est qu’on est fou ou bien qu’on est c… !

C’est la leçon de la Transfiguration sur le Mont Thabor.

Pierre qui dit : « ouais, c’est sympa qu’on est (sic) là, entre nous, entre potes, on va s’faire un camping pour la nuit avec nos 3 tentes, et se faire cuire des chamallows au coin du feu… » ; beh non ! Non, non, pas possible… ! Dieu le coupe ! Dieu lui coupe la parole : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez le » ; et toc ! Ferme ton clapet Pierrot !

Parce que Pierre en voulant 3 tentes : une pour Moïse, une pour Elie, et une pour Jésus, mettait Jésus au même niveau que Moïse et Elie : un grand prophète, un mec bien, certes, mais pas plus, pas moins… Alors Dieu le coupe et lui dit : « non, non, non ! Jésus, lui, il est MON Fils ! » ; donc pas de tente, pas de camping, pas de chamallow grillé, mais par contre vous allez l’écoutez ! Et Jésus dit quoi ? Il dit : « Relevez vous et soyez sans crainte ! » puis « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts » ; Il parle du cœur de notre foi : Jésus Christ mort et ressuscité pour nous sauver !

C’est ce qui s’appelle : remettre les choses bien en place et que ce soit bien clair ; remettre l’église au milieu du village !

Jésus est Dieu vivant au milieu de nous et nous devons laisser sa lumière illuminer notre vie ! Nous devons laisser Jésus transfigurer notre cœur, notre vie, notre visage pour avoir des gueules de ressuscités et non des faces de carême ! Et pour cela, nous devons remettre Jésus au milieu de notre vie, le mettre à la première place, au cœur de notre cœur, comme l’église au milieu du village et le sourire au milieu du visage ! 

2/ Et c’est à cultiver et à travailler…

Ce temps de carême est certes un temps d’efforts, un temps d’entraînement, un temps de combat, un temps où il faut cultiver et travailler, mais que ce soit dans la bonne perspective…

Et c’est pourquoi cela ne doit être ni triste, ni morose, ni pesant…

Comme le dit très joliment le Père François Potez : le but premier pendant le carême n’est pas d’abord d’arracher les mauvaises herbes du péché, mais c’est surtout de semer partout de belles fleurs de joie ! Et quand il y aura de belles fleurs partout, il n’y aura plus de place pour la mauvaise herbe ! Et donc il faut surtout cultiver et travailler des vertus et des grâces plutôt que de vouloir absolument éradiquer tout péché avec nos seules forces. Notre combat, c’est surtout de laisser Dieu agir, de laisser Dieu faire, de laisser Dieu briller… Tout faire pour laisser faire Dieu !

Nous ne pourrons pas supprimer les ténèbres mais nous devons partout accueillir la lumière et la laisser briller dans tous les moindres recoins de notre cœur pour que la grâce de Dieu agisse…

Tout l’enjeu pendant ce carême (et pendant toute notre vie !) c’est de faire de la place et d’accueillir la joie de la Présence du Christ qui sauve ! Tous nos efforts ne doivent exister que pour lui faire plus de place ! Lui laisser la première place ! Et c’est pourquoi il est essentiel et fondamental de cultiver et travailler l’action de grâce et la gratitude chaque jour (et au carême 2024 nous reproposerons le parcours du Miracle de la gratitude à la cathédrale). C’est l’action de grâce qui donne de la place en nous pour que Dieu purifie et sanctifie notre cœur et notre vie ! Comme le dit St Paul : « Dieu nous a sauvés, non par nos actes, mais par sa grâce »

Alors, chers amis, laissons Jésus le jardinier œuvrer en nous en lui laissant la première place. Que faut-il faire en plus ou en moins pour laisser plus de place au Christ ? Ou plutôt que faut-il faire mais différemment ? Et parfois, il faut savoir prendre un vrai repos, savoir s’arrêter, savoir se poser, et non pas vouloir en faire plus ou trop, pour laisser la première place à Dieu, et non pas, par nos activités multiples, prendre soi-même la place de Dieu… Il faut tout faire pour laisser la grâce divine agir… Et s’arrêter vraiment pour du silence, pour prier, pour méditer et se poser demandent parfois plus d’efforts, plus de lâcher-prise que nombre d’activités… A chacun de voir… Mais tout ça, c’est pour… 

3/ Pour aimer !

Car le carême c’est pour aimer !

Si faire des efforts, prier plus, jeûner d’écrans et de chamallows au chocolat, partager de nos biens, visiter des malades ou des pauvres parfois acariâtres ou impatients, etc. Si faire et vivre tout cela nous rend encore plus irascible et désagréable, sans amour ou avec moins d’amour, alors autant ne pas le faire ! Car il faut faire tout cela avec amour !

Le but, la perspective, la finalité, l’objectif premier c’est de toujours plus aimer ; de faire avec toujours plus d’amour ; d’aimer comme Dieu nous aime ! Le carême doit être une école de l’amour, de la douceur, de la bienveillance ! Et pour cela il y a un maître qui existe, c’est ???

C’est St François de Sales. Nous avons fêté les 400 ans de sa mort il y a peu. Et à cette occasion, le Pape François a fait un petit texte que je vous recommande. C’est court et très pertinent ! Il s’intitule : « Tout est à l’amour » (texte sur internet). Et entre autre chose, St François souligne : « c’est la charité et l’amour qui donne le prix à nos œuvres ». Et il précise : « la question est de savoir où l’on trouve le plus d’amour ».

Oui, chers amis, ne nous trompons pas d’objectif. Le critère ultime c’est l’amour ! C’est par amour que Dieu nous sauve ; alors laissons nous sauver par l’amour de Dieu !

Comme le dit de manière si belle et si forte St Paul : « notre Sauveur, le Christ Jésus, s’est manifesté : il a détruit la mort, et il a fait resplendir la vie et l’immortalité par l’annonce de l’Evangile ».

Laissons nous transfiguré par la lumière du Ressuscité qui vient illuminer nos ténèbres. A l’élévation du Corps et du Sang du Christ, tout à l’heure, à l’autel, levons les yeux pour le regarder, et surtout prenons le temps de le laisser me regarder, le laisser m’illuminer, le laisser me ressusciter !

Et demandons à la Vierge Marie de nous aider à nous laisser aimer par son Fils pour aimer à notre tour et rayonner de cet amour autour de nous !

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Abbé Alexandre-Marie ROBINEAU +


 


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