Découvrez l’homélie du 30 mars 2024 par l’abbé Alexandre Marie ROBINEAU pour la Vigile Pascale

 Veillée Pascale – 30 mars 2024 – Cathédrale de Luçon – 21h

« Joie, joie, joie, pleurs de joie » ; Chers frères et sœurs bien-aimés de Jésus Christ, « Joie… »

C’étaient les mots de Blaise Pascal, le grand scientifique et philosophe, quand il vécut une rencontre intérieure profonde avec le Christ, le Dieu vivant ! « Joie, joie, joie, pleurs de joie » Alléluia ! Christ est ressuscité, il est… ? est vraiment ressuscité ! Alléluia ! Oui, pleurons de joie ! Savez-vous chers amis que vous êtes sauvés ? vous le savez ? Alors ? Alors pourquoi tirez-vous la tronche ??!!! Vous êtes fatigués ? Mais non ! Aucune fatigue ! Nos forces sont décuplées en cette nuit très sainte où nous sommes régénérés, renouvelés, ressuscités ! Vous verrez on ne sentira même pas le changement d’heure cette nuit tellement nous serons dans la joie !! La joie d’être sauvés ! La joie d’être aimés ! La joie d’être ressuscités !

N’ayons pas des cœurs embaumés ! Ne soyons pas des personnes enténébrées, ensevelies, moribondes, morts-vivantes, comme des zombies, abruties par toutes les bêtises que nous voyons ou entendons, par ce monde qui devient fou et se décompose, centré sur lui-même, enfermé dans son tombeau doré, mais soyons vivants et ressuscités, témoins de la résurrection pour que le Seigneur touche et sauve ce monde qu’il aime !

Comme pour les femmes au tombeau : soit nous restons effrayés, pétrifiés, soit nous écoutons le Seigneur qui nous dit qu’il nous précède en Galilée, et nous nous bougeons ! Jamais le Seigneur ne nous conforte ! Toujours le Seigneur nous réconforte quand nous acceptons d’être bousculés, dérangés. Le Seigneur veut que nous soyons en mouvement, toujours en marche, dans le combat et jamais statique, habitué, désabusé !

Pour cela j’aimerai vous dire simplement deux choses : une rencontre et une expérience.

1/ Une rencontre :

La foi chrétienne c’est l’histoire d’une rencontre d’amour et donc une rencontre de 2 libertés : celle de Dieu et la mienne. Une rencontre intérieure, personnelle mais aussi ecclésiale, communautaire, qu’il faut entretenir et faire grandir. Il ne s’agit pas de se contenter de connaître Dieu. Il faut continuer à le chercher et à l’aimer toujours plus ! C’est pourquoi aucun chrétien ne peut faire l’impasse sur le besoin de silence, de prière, de vie intérieure, des sacrements, de l’Eglise, de la famille des baptisés, pour avancer et cultiver cette rencontre amoureuse avec le Dieu vivant, le Christ Jésus, mort et ressuscité, venu pour nous sauver ! Sans cela, nous nous éloignons de lui, et nous devenons tièdes et mous, et la foi se meurt… Prenons toujours le temps de renouveler cette rencontre avec Jésus, chaque jour, chaque dimanche, sans cesse, pour grandir dans la foi ! Vous ne pouvez pas soupçonner les trésors de grâce et de joie, toutes les merveilles que le Seigneur veut vous donner encore et encore, sans cesse davantage ! Prenons le temps de vivre cette rencontre avec Jésus chaque jour.

J’ai le souvenir d’une veillée pascale en 1998 : je n’avais pas 18 ans, et j’étais en quelque sorte pratiquant occasionnel non croyant ! et oui ça existe ! Un peu perdu… et j’étais venu avec le cœur lourd… et j’ai senti une chaleur, une paix et une joie étonnantes et nouvelles pendant cette messe. Tout cela m’a surpris et marqué… Je ne l’ai compris vraiment que 5 ans plus tard !! Dieu était bien là, présent, mais je n’y prêtais pas assez attention… Chers amis, ne passons pas à côté de cette rencontre. N’éteignons pas le feu d’amour que Dieu veut mettre en nous… Peut-être quelqu’un ce soir dans cette assemblée est triste, découragée, perdue ; le Christ veut te dire : je t’aime ; je suis là avec toi ; je t’appelle à la Vie, à l’Amour, à la Paix ; « Fais-toi capacité, je me ferai torrent » disait Jésus à Ste Catherine de Sienne ; laissons les torrents de grâces et d’amour du cœur de Jésus mort et ressuscité inondés tout notre être… Laissons-nous aimés…

2/ Une expérience :

La foi chrétienne c’est donc d’abord une expérience d’amour et qui se vit avant tout dans la liturgie, c’est-à-dire la prière commune de l’Eglise, de tous les baptisés rassemblés, le Corps du Christ. Quand on veut trop parler et trop expliquer la liturgie, on se trompe ! Ce n’est ni le one-man-show du prêtre ni une foire à l’ancienne pleine de bruit et de bavardages ! Il faut écouter et prier. Il faut du silence, du sacré, du beau, de la joie car ensemble, en Eglise, nous sommes invités à plonger dans la mort et la résurrection de Jésus, c’est-à-dire à vivre une expérience transformante et ressourçante ! Une transfiguration ! Une illumination !

J’espère vivement que pour la Veillée Pascale l’année prochaine et le baptême des catéchumènes adultes, ils puissent être plongés et immergés dans l’eau du baptême avec un grand baptistère comme une piscine, pour faire « plouf », et ainsi tous les fidèles en bénéficieront et seront renouvelés encore plus dans leur propre foi baptismale !

La foi chrétienne est une expérience spirituelle qui se vit en Eglise avec tout son être et tout son corps, au cœur de toute la création avec l’importance de la lumière, de l’eau, des parfums, des couleurs, du silence, du beau pour que l’expérience prenne tout l’être : corps, âme et esprit. Une expérience d’amour qui transforme. Un passage, une Pâque à vivre qui bouleverse le cœur et ouvre à la vie en plénitude !

Et donc, chers frères et sœurs, tout l’enjeu est de se laisser ressusciter par Notre Sauveur Jésus Christ, et ce dès maintenant, et ce chaque jour !

Il n’y a pas de salut et de vie éternelle sans le Christ ! Il est l’unique Sauveur car il est le Seul Dieu et Homme, Tout Amour, Tout donné sur la croix, et ressuscité, vainqueur de la mort !

Quelles sont toutes nos petites morts que nous avons à vivre chaque jour, chers amis ? Quels sont tous les petits passages, les Pâques, qu’il nous faut vivre pour mourir à nous-même, à notre péché, à ce qui nous pèse et nous alourdit, pour ressusciter à une vie nouvelle avec Jésus ? La résurrection se joue pour nous dans les petites fidélités de notre quotidien : la prière, le silence, une attention, un sourire, une visite, un petit sacrifice, une écoute, un pardon, un service… c’est là que nous devons laisser briller la lumière du ressuscité afin que la Vie de Dieu l’emporte et que nous soyons pleinement vivants !

La première à l’avoir vécu ce fut la Vierge Marie : imaginez sa peine et sa douleur le Vendredi saint, son combat pour la foi et l’espérance le Samedi Saint, et sa joie incroyable quand elle a vu son fils ressuscité ! Oui, chers amis, passons avec Marie, vivons avec Marie et toute l’Eglise ce passage pour mourir et ressusciter avec son Fils, le Christ, notre Sauveur !

JVSM. Amen.

Abbé Alexandre-Marie ROBINEAU +