Homélie du Dimanche (de la Pentecôte) 19 mai 2024 par le Père Jean-Yves POULAILLEAU

Homélie du Dimanche (de la Pentecôte) 19 mai 2024 par le Père Jean-Yves POULAILLEAU

Découvrez l’homélie du Dimanche (de la Pentecôte) 19 mai 2024 par le Père Jean-Yves POULAILLEAU

Jésus avait prévenu ses disciples qu’il fallait qu’il retourne près de son Père  pour qu’il puisse leur envoyer le ‘défenseur’, c’est-à-dire le Saint Esprit. Mais, ils n’avaient pas compris. 50 jours après Pâques, ils étaient tous là : Marie, mère de Jésus et les apôtres, enfermés dans une pièce appelée Cénacle. Soudain, ils entendirent un bruit pareil à celui du vent et ils virent des langues de feu se poser sur eux.

C’est le feu de l’Esprit qui ouvre à la connaissance de Dieu et à la Vérité sur ce qu’il est pour nous et ce que nous sommes pour lui. C’est le feu de l’Esprit Saint qui brûle dans le cœur, le feu de l’amour de Dieu dont ils ont besoin, libérés de toute peur, pour proclamer l’Evangile de la miséricorde et de la paix.

C’est la promesse de Jésus qui se réalise encore aujourd’hui pour toute l’Eglise, les nouveaux confirmés, hier soir dans notre cathédrale, et encore aujourd’hui partout dans le monde. Jeunes et anciens sont pris dans l’ouragan de l’Esprit Saint pour témoigner de l’amour de Dieu. 

C’est important pour nous. L’Esprit Saint ne veut pas que nous nous installions dans une Eglise « à air conditionné », selon les mots du pape François qui nous appelle à témoigner des merveilles de Dieu jusque dans les périphéries. L’Esprit Saint qui nous est donné en vue de cette mission est comme un ouragan qui balaie toutes nos peurs et nos lâchetés.

Chaque année la fête de la Pentecôte renouvelle cette force intérieure qui nous anime dans la foi, l’espérance et la charité. Faisons confiance à l’Esprit Saint qui apporte à l’Eglise de Jésus Christ une bouffée d’air frais. Il y chasse l’odeur de renfermé dans laquelle nous avons trop tendance à nous installer et parfois même à nous résigner.

En réponse à ce cadeau merveilleux du Saint Esprit, nous ne pouvons que rendre grâce au Seigneur. Le psaume 103 nous invite précisément à la louange : « Tu envoies ton souffle… Tu renouvelles la face de la terre… » Rendons grâce au Seigneur pour toutes ses merveilles, celles d’autrefois et celles d’aujourd’hui.

Quand on a reçu l’Esprit Saint, plus rien ne peut être comme avant dans notre vie. Ce qui nous est demandé, c’est de vivre en nous laissant guider par lui et en le laissant agir en nous. Il est la seule source spirituelle capable d’arroser notre cœur et de l’ouvrir aux autres. L’Esprit Saint est une force qui nous transforme pour témoigner, pour aimer et pour servir.

L’Évangile de ce jour fait partie du discours de Jésus après la Cène, au soir du Jeudi Saint. Mais il a été écrit après Pâques, et cela change tout. L’Esprit que Jésus promet à ses disciples sera leur défenseur contre le mal. Comme lui, ils auront à souffrir la persécution. Ils seront conduits devant les tribunaux. Mais le Seigneur ne les abandonnera pas. Grâce à lui, ils pourront parler avec assurance devant ceux-là même qui ont fait mourir Jésus sur la croix. Il suffit de relire le livre des Actes des Apôtres pour se rendre compte de la force de ce témoignage auquel on peut ajouter celui des martyrs d’hier et d’aujourd’hui. 

Comme au temps des apôtres, l’Esprit Saint agit comme défenseur des nombreux chrétiens persécutés dans le monde. Nous pensons à tous ceux du Moyen Orient, de l’Afrique, de l’Asie et de nombreux pays. Le Seigneur nous assure de sa présence, tous les jours et jusqu’à la fin du monde. Il ne nous abandonne jamais, même dans les situations les plus désespérées. Rien ne peut l’empêcher de faire en sorte que le témoignage des chrétiens porte de nombreux fruits.

Frères et sœurs, chers paroissiens, prions pour que le feu de l’Esprit Saint nous redonne du souffle et nous fortife par ses 7 dons :

La sagesse pour goûter la présence de Dieu et devenir missionnaire du Christ et de l’Evangile. 

L’intelligence pour entrer dans le mystère de Dieu et comprendre les Écritures afin d’éclairer notre conscience.

La science afin de reconnaître l’œuvre de Dieu dans la nature et dans l’histoire en vue d’accueillir notre vie comme don de Dieu.

La force pour persévérer dans l’épreuve et témoigner avec courage et fidélité.

Le conseil pour discerner en vue de choisir le bien et renoncer au mal.

La prière pour entrer dans la communion d’amour qui unit le Père et le Fils.

La crainte, non pas la peur, mais la connaissance de Dieu qui suscite l’humilité et l’émerveillement.

Frères et sœurs, en ce jour de la Pentecôte, ouvrons à deux battants les portes de notre cœur car le Seigneur souffle de nouveau sur nous pour nous renouveler dans la grâce de l’Esprit Saint. Il nous envoie comme ses apôtres pour transformer notre terre en une terre de paix, de justice, de fraternité ; une terre où chaque homme, chaque femme, chaque enfant est accueilli comme un don de Dieu capable d’œuvrer pour le bien commun.

Aujourd’hui encore, l’Eglise pourra vivre une nouvelle Pentecôte si nous laissons le feu de l’Esprit Saint brûler en nous pour nous sanctifier. C’est notre vocation devenir des Saints.

Par l’intercession de la Vierge Marie, mère de Jésus et de l’Eglise, prions le Saint Esprit de renouveler en nous ses dons et de souffler une nouvelle Pentecôte d’amour sur l’Eglise, sur la France, sur notre diocèse, notre paroisse et sur chacune de nos familles.

Que l’Esprit Saint fasse de nous des disciples missionnaires de toutes les vocations dont l’Eglise a tant besoin pour retrouver son souffle missionnaire pour la gloire de Dieu et le salut du monde. Amen ! …

Père Pierre-Yves POULAILLEAU +

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Homélie du Dimanche (de la Pentecôte) 19 mai 2024 par le Père Jean-Yves POULAILLEAU

Homélie du Jeudi (de l’ascension) 9 mai2024 par le Père Jean-Yves POULAILLEAU

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Fête de l’Ascension – 9 mai 2024 – 11h Cathédrale

 

Non, Jésus ne nous a pas abandonnés !… Non, Dieu ne nous a pas laissés tombés lorsque Jésus est retourné près de lui !…  Si l’Ascension de Jésus marque la fin de sa présence au milieu des 11 apôtres qu’il rencontre pour la dernière fois, cette fête n’inaugure pas le temps de son absence, mais d’une autre manière d’être présent ; celle du Christ glorieux, à la droite du Père. Avec lui, l’humanité entière est introduite dans le Royaume des cieux. Cette fête oriente le regard des croyants vers le ciel, non par nostalgie de ce que fût la vie de Jésus sur la terre, mais parce qu’il nous montre notre destination future.

Désormais, nous connaissons le chemin que Jésus a suivi de Noël jusqu’à son Ascension, après le temps de la passion, son chemin de croix et sa mort. Depuis la résurrection, nous avançons avec espérance en mettant nos pas dans ceux du Christ ressuscité qui nous montre le chemin vers le Père.

Nous pourrions être tentés par le découragement à force de chercher avec le sentiment de ne jamais trouver. Sans doute qu’il nous arrive d’éprouver une certaine absence de Dieu dans notre vie, comme les disciples au moment de son départ. Ils ont côtoyé Jésus, ont été témoins de sa mort sur la croix ; ils l’ont vu et l’ont touché après sa Résurrection. Et alors qu’ils sont encore remplis de joie, ils éprouvent avec tristesse son départ qu’ils ne comprennent pas ! … Pourtant l’Ascension de Jésus doit nous remplir de joie et stimuler notre espérance, en raison de la promesse qu’il a faite « Je suis avec vous, tous les jours jusqu’à la fin des temps … ».

Joie et espérance car l’Ascension de Jésus qui monte au ciel et ses disciples qui restent sur la terre, marque l’acte de naissance de l’Eglise. Jésus envoie ses disciples pour continuer sa mission.

Joie et espérance car Jésus ne s’est pas absenté. Il est réellement présent, mais autrement.  Lorsqu’il sillonnait les rues de Galilée, il était présent avec son corps physique. Après sa résurrection, il s’est montré avec son corps glorieux devant ses disciples qui le voyaient sans pouvoir le reconnaître. Désormais, le Christ est présent de manière plus réelle dans les sacrements qu’il nous a laissés comme signes de sa présence, en premier lieu, l’Eucharistie.

Joie et espérance parce que par la grâce de notre baptême, il nous est donné de voir dans la lumière de la foi, ce que nos yeux sont incapable de voir. L’Oraison finale de la messe nous rappellera que nous avons été choisi pour ‘les biens du ciel alors que nous sommes encore sur la terre…’

Joie et espérance parce que par la grâce de l’Esprit Saint déjà reçu à Notre Baptême, puis dans le sacrement de la confirmation, il nous est donné de vivre cette proximité avec le Christ qui nous envoie pour être ses témoins jusqu’aux extrémités de la terre : « Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création ». Jésus nous associe à sa mission qu’il a confiée à l’Eglise pour porter à tous la joie de l’Evangile.

Pas le temps de s’asseoir, ni de se demander ce qu’il faudrait faire. Alors que beaucoup se réjouissent de faire ce qu’on appelle, ‘le pont de l’Ascension’, la joie de cette grande fête, c’est que Jésus ressuscité a établi un pont entre le ciel et la terre ouvert pour nous les portes du ciel. Son Ascension préfigure notre ascension au soir de notre vie. Depuis que Jésus a établi ce pont entre le ciel et la terre, nous connaissons le chemin qui conduit à la maison du Père.

Voilà la Bonne Nouvelle qu’il nous appelle à annoncer et à répandre dans le monde. La joie de l’Evangile s’adresse à toute la création, car en triomphant de la mort, Jésus à redonner aux hommes l’autorité sur les animaux sauvages et les éléments hostiles. « En mon nom, ils chasseront les esprits mauvais […] ils prendront des serpents dans leurs mains et s’ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal […] ils imposeront les mains aux malades, et les malades s’en trouveront bien ».

Voilà, chers amis, les signes qui nous aident à croire dans notre société en manque d’espérance. Ajouter à ces signes, les sacrements, paroles et gestes de Jésus, continuent aujourd’hui d’éclairer, de fortifier et de nourrir la foi, l’espérance et la charité de ceux qui choisissent de le suivre.

Frères et sœurs, dans ces 10 jours entre l’Ascension de Jésus et la Pentecôte, préparons-nous à être renouvelé par l’Esprit que nous avons reçu à notre baptême et à notre confirmation. Mettons-nous à l’école de ‘Marie, étoile de la Nouvelle Evangélisation’, selon la belle expression du Pape Paul VI. Marie est vraiment cette étoile car elle nous apprend à aimer le Christ, à le recevoir et à le transmettre, selon les paroles de Saint Louis-Marie Grignon de Montfort : Par Marie, Jésus est venu jusqu’à nous ; par Marie, nous allons jusqu’à Jésus. 

Frères et sœurs, que le vent de l’Esprit souffle sur nous, sur nos familles, sur l’Eglise et su la France  une nouvelle Pentecôte et suscite en nous la joie de croire et le bonheur de vivre et d’aimer avec le Christ !… La source de l’œuvre missionnaire, c’est l’Eucharistie en laquelle nous reconnaissons la présence réelle de Jésus qui nous la promis :

« Moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »

Que le Christ ressuscité vous affermisse dans la foi et fasse de chacun de nous dans la diversité des vocation, des missionnaires de la joie et de l’espérance. Amen !…

Père Pierre-Yves POULAILLEAU +

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Homélie du Dimanche (de la Pentecôte) 19 mai 2024 par le Père Jean-Yves POULAILLEAU

Homélie du 5 mai2024 par l’abbé Alexandre Marie ROBINEAU

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6ème dimanche de Pâques – 5 mai 2024 – 11h Cathédrale – Cycle St JPII

 

Chers frères et sœurs bien-aimés de Jésus Christ, Bien chers jeunes du cycle St Jean-Paul II,

Le Pape Benoît XVI donnait souvent un exemple de fécondité sacerdotale qui l’avait frappé quand il était jeune prêtre. C’était dans une petite paroisse bavaroise. Il y avait d’abord eu un curé dynamique, entreprenant, actif, présent sur tous les fronts, brillant orateur, meneur né, avec un grand charisme. Puis il fut remplacé par un nouveau curé qui, lui, avait bien moins de charisme, moins de talents, beaucoup plus discret, réservé, comme en retrait, voire même timide, mais qui, en revanche, priait beaucoup, célébrait avec foi et recueillement, avec attention et application, avec charité et profondeur. Et Ratzinger faisait remarquer que c’est sous le second curé que cette paroisse a eu beaucoup plus de vocations de prêtres et de consacrés qui ont été touchés par sa foi et son exemple. Cela pour montrer que la fécondité spirituelle chrétienne n’est pas toujours là où on l’attend, rarement dans une logique mondaine ou seulement humaine ; que cette fécondité vient de Dieu et qu’elle nous échappe toujours… C’est bon et important pour notre humilité à tous, et en premier lieu pour moi-même… et pourtant le Seigneur nous invite tous à porter du fruit et à être fécond en offrant notre vie à la suite du Christ. Voyons cela plus en détail avec le sacerdoce baptismal, le ministère sacerdotal et l’offrande concrète de nos vies.

 

1/ Le sacerdoce baptismal : A chaque baptême auquel vous participez, vous entendez que le nouveau baptisé devient prêtre, prophète et roi. Vous êtes d’accord ? Mais le comprenez-vous ? Le vivez-vous vraiment chers amis ? Oui, de part notre baptême nous sommes tous prêtre, prophète et roi. Et nous avons donc à exercer et à vivre notre sacerdoce baptismal. Vivez-vous vraiment votre sacerdoce ? Parce que l’enjeu est de taille !! Et c’est en le vivant vraiment à fond qu’on peut porter du fruit comme le commande Jésus…

Alors, je vous rassure, ou plutôt je vous tempère, car si vous commencez à rouler des mécaniques en vous prenant pour un super héros prêtre, prophète et roi, genre star et paillette, je vous arrête tout de suite. Ce n’est pas à celui qui en fera le plus ou qui en mettra le plus à la vue des autres ! Non. Pourquoi ?

Parce qu’en réalité le seul et unique prêtre, notre seul Grand Prêtre c’est Jésus Christ. Il n’y en a pas d’autres. Pas plus vous que moi ! Et le Seigneur Jésus nous invite à participer à son sacerdoce ; il nous invite à être en lui, comme membre de son Corps, comme membre de l’Eglise toute sacerdotale, à être des prêtres, c’est-à-dire ceux qui offrent le vrai culte agréé par Dieu, c’est-à-dire ceux qui avec le Christ et dans le Christ, offrent leur vie en sacrifice vivant, en offrande d’action de grâce. Comme dit St Paul : « Je vous exhorte donc, frères, par la tendresse de Dieu, à lui présenter votre corps – votre personne tout entière –, en sacrifice vivant, saint, capable de plaire à Dieu : c’est là, pour vous, la juste manière de lui rendre un culte » (Rm 12, 1).

C’est en vivant à fond votre sacerdoce baptismal que vous porterez du fruit. Le vivre c’est devenir un ami de Jésus, avoir les mêmes sentiments, le même cœur, l’intimité d’amitié. Et cette amitié divine se vit d’abord et avant tout dans l’offrande de soi, dans le don de sa vie, comme le Christ, et avec le Christ. « En-dehors de moi vous ne pouvez rien faire ». Nous sommes secs et stériles sans le Christ. Nous sommes vides sans lui. Nous sommes desséchés et jetés au feu. Mais si nous demeurons en Lui, c’est-à-dire si nous suivons et vivons ses commandements, c’est-à-dire si nous offrons notre vie par amour comme le Christ a offert sa vie par amour pour nous, alors, et alors seulement, nous porterons du fruit. Et alors nous goûterons la vraie joie, la joie profonde de l’amour de Dieu. Et alors, et alors seulement, nous serons prêtres de Jésus Christ, nous vivrons notre sacerdoce baptismal. Tout l’enjeu c’est de s’offrir pour réaliser ce pourquoi nous sommes faits. En fixant du regard et du cœur le Christ Grand Prêtre qui ne cesse pas de s’offrir par amour pour nous et par lequel nous sommes sauvés. Nous avons besoin de Lui. Sans Lui, nous ne pouvons rien faire. Nous avons donc aussi besoin des ministres sacerdotaux pour pouvoir nous offrir.

 

2/ Le ministère sacerdotal : Chers amis, vous savez je ne me confesse pas mes péchés à moi-même ! Mardi dernier je suis allé voir un autre prêtre pour me confesser et recevoir le pardon du Seigneur pour mes nombreux péchés. Et oui, comme vous, j’ai besoin d’un ministre sacerdotal pour que le Christ me pardonne et me sauve.

Dans sa logique d’incarnation, le Christ a choisi 12 Apôtres pour fonder son Eglise ; et il a choisi de pauvres hommes pécheurs afin de donner en abondance sa grâce notamment par les sacrements, en particulier l’eucharistie et la confession. Nous avons besoin du Christ pour nous donner et donc nous avons besoin de prêtres, de ministres sacerdotaux, qui donnent leur vie radicalement comme le Christ, afin de nous aider à donner notre vie à notre tour. Le prêtre est une charnière, comme un pivot de la grâce, mis en place, institué par le Christ pour qu’aucun baptisé ne se croit auto-suffisant, mais que chacun soit obligé de sortir de lui-même pour vivre en Eglise et recevoir par l’Eglise et ses ministres la grâce du salut.

Alors bien sûr, comme dans la première lecture avec Pierre et les païens qui reçoivent l’Esprit Saint, la grâce de Dieu, l’agir de Dieu dépasse le seul cadre ecclésial et la seule grâce efficiente des sacrements. Dieu est plus grand que nous, plus grand que notre cœur, plus grand que l’institution. Comme dit St Jean : « Ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés ». C’est toujours le Seigneur qui a l’initiative ! Et un non-baptisé, un homme droit, de bonne volonté, en conscience, peut être sauvé par la grâce agissante de Dieu. C’est un fait incontestable. Toutefois, le canal principal, premier, sécurisé, estampillé « salut » marqué dessus, est celui institué par le Christ lui-même, en son Eglise apostolique car là, je dirai, on est sûr, pas de doute. Et c’est celle-là, toujours, qu’il faut privilégier, afin d’être sûr de suivre au plus près le Christ et de suivre ses commandements.

Et donc, chers amis, c’est pour cela qu’il est si important de prier pour les vocations et notamment pour les vocations de prêtres diocésains et notamment pour notre saint diocèse de Luçon, en Vendée ! D’où l’intérêt, que je pense d’ailleurs vraiment prophétique, du cycle St Jean-Paul II. Merci cher Jean-Marie de la peine que tu te donnes, avec les autres prêtres et laïcs, pour conduire cette œuvre afin qu’elle porte du fruit selon la volonté de Dieu. Dans un monde sourd et aveugle, dans une société bouchée, sans cesse divertie et comme shootée par 1000 compensations ou fuites, il est nécessaire de mettre en place des moyens concrets pour aider des jeunes à écouter l’appel de Dieu afin de vivre leur vocation. Je comparerais bien ce cycle de discernement à une forme de sonotone ou d’appareil auditif qui sert à mieux entendre la voix du Seigneur dans un monde saturé de bruits. Ou bien un pacemakeur, un appareil cardiaque, qui sert à faire que son cœur puisse battre au rythme du Cœur-Sacré de Jésus, et ainsi à connaître sa vocation, l’appel de Dieu pour soi, pour mieux aimer, pour mieux se laisser aimer par le Seigneur, pour mieux lui répondre et connaître son chemin de vie et de joie.

Oui, nous avons besoin de prêtres, de ministres sacerdotaux, d’amis intimes de Jésus, qui offrent leur vie comme le Christ, pour aider tous les baptisés à vivre leur vocation à la sainteté, à vivre leur sacerdoce baptismal en offrant leur vie à Dieu. Et voyons, enfin, comment offrir sa vie concrètement. 

 

3/ S’offrir : Parce que tout ça c’est bien beau, me diriez-vous mais concrètement comment fait-on ? Comment s’offre-t-on ? D’où l’importance, déjà, de découvrir et de connaître sa vocation : mariage, consécration, sacerdoce pour pleinement se donner et s’offrir à fond selon le cadre premier de sa vocation particulière. C’est le chemin de vie de chacun, choisi par Dieu, sur lequel nous devons nous engager. Et c’est pourquoi il faut tous être missionnaires des vocations car ainsi on aidera chacun et notamment les jeunes à connaître Dieu, donc se connaître soi-même, donc connaître sa vocation et vivre dans la joie : « que votre joie soit parfaite ». Ensuite, cela peut se vivre de différentes manières dans le service, l’écoute, le bénévolat, etc. mais aussi dans 3 exemples que je vous donne. Dans la liturgie, où, à la messe, notamment à l’offertoire, nous sommes invités à offrir toute notre vie, avec toute l’Eglise, et avec le Christ. Et parfois, reconnaissons-le, nous sommes inattentifs, déconcentrés et déjà à l’apéro de midi ou encore à celui d’hier soir ! Vous savez tous les petits gestes traditionnels ont un but pédagogique pour nous aider à rester concentré : incliner la tête à la mention de Jésus Christ ou de Marie, se frapper la poitrine, incliner le corps au Credo, s’agenouiller, se lever, les signes de croix, etc. Tous ces petits gestes, comme pour le prêtre (joindre les mains, les doigts, génuflexions, etc.), servent à être pleinement présent, attentif, concentré afin d’être donné, afin de s’offrir, de manière consciente et libre, avec et pour le Christ. Bien sûr aussi dans la prière quotidienne, et par exemple dans la neuvaine à l’Esprit saint, entre l’Ascension et la Pentecôte, Mère de toutes les neuvaines pour accueillir les dons et porter les fruits de l’Esprit. Enfin, et peut-être surtout, tout offrir en action de grâce, notamment les croix et les épreuves, car c’est là la sainteté, et c’est là que le Seigneur peut faire dans les cœurs des merveilles et des miracles. L’offrande et le sacrifice de sa vie en action de grâce. C’est là le culte véritable.

Demandons à la Vierge Marie en ce mois de mai de nous aider à suivre son Fils pour, comme elle et avec elle et toute l’Eglise, offrir notre vie et être ainsi, dans la joie, l’ami de Jésus. JVSM. Amen.

Abbé Alexandre-Marie ROBINEAU +

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Homélie du Dimanche (de la Pentecôte) 19 mai 2024 par le Père Jean-Yves POULAILLEAU

Homélie du 28 avril 2024 par l’abbé Alexandre Marie ROBINEAU

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Chers frères et sœurs bien-aimés de Jésus Christ,

Aujourd’hui, 5ème dimanche de Pâques mais aussi 28 avril, fête de St Louis-Marie Grignion de Montfort. Voyons comment Dieu nous parle car vous savez que Dieu continue de nous parler, notamment et surtout par son Corps qu’est l’Eglise et principalement au cours de la liturgie eucharistique dominicale où la Parole de Dieu prend chair, corps et vie pour nous nourrir, nous rassasier, nous désaltérer. A nous de l’écouter, à nous de l’accueillir, à nous d’en vivre vraiment.

Et j’aimerai vous en parler en vous parlant de conversion, de JSJ et de disciple fécond.

 

1/ Conversion

Il s’agit, chers amis, de ne pas édulcorer les choses ni de les minimiser ! De prendre bien conscience de l’importance d’un vrai changement du regard et du cœur, d’un profond renouvellement de son être, d’une nouvelle naissance, d’une renaissance pour que le Seigneur soit le centre de notre vie. Et reconnaissons que ce n’est pas si simple et que cela demande un vrai combat contre ses peurs et tout ce qui nous entrave…

Le Livre des Actes précisent : « Saul cherchait à se joindre aux disciples, mais tous avaient peur de lui, car ils ne croyaient pas que lui aussi était un disciple ». Mettons-nous deux secondes à leur place : le même qui auparavant les persécutait, les pourchassait, les menaçait, les tuait, il revenait en demandant à entrer dans la bande… ! Ils pouvaient légitimement avoir peur en se posant 1000 questions sur une possible manipulation, un mensonge, un piège, etc. !! Je ne vais vous refaire un petit cours sur la peur, la prudence, la puissance (cf. homélie des Rameaux !!), mais de fait on peut avoir du mal ou au moins avoir besoin de temps pour accepter un changement, accepter de changer, pour convertir son cœur et son regard. Déjà, pour Paul lui-même, sa conversion a été un évènement, un basculement, un changement radical où il a dû renoncer à tout pour suivre Jésus : renoncer à sa famille, ses amis, ses réseaux, ses sécurités, son confort, sa carrière, à tout ! Et donc un basculement aussi pour les chrétiens qui ont dû mettre leur peur de côté pour accueillir Saul, le nouveau Paul, et voir la vraie conversion de son cœur, l’appel de Dieu qu’il a reçu, sa vocation et sa place dans l’Eglise. Et c’est loin d’être évident ! Et si nous avions à vivre la même chose aujourd’hui… ?

On a vu la même chose avec de nombreux saints dans l’Eglise, comme avec St Louis-Marie, qui a été rejeté par des évêques, par de nombreux autres prêtres, parce qu’il dérangeait et bousculait, et qu’on avait peur de lui et de sa radicalité évangélique. Il n’y a rien de pire qu’un chrétien établit et qui ne veut jamais se remettre en cause et qui refuse de se laisser bousculer… C’est aussi valable pour nous aujourd’hui…

Oui, chers amis, pour se convertir chaque jour et sans cesse, il faut déjà accepter d’être dérangé, d’être bousculé, tout en exerçant son discernement pour poser un juste jugement, sans tomber dans les pièges de la peur, de la méfiance ou de la défiance. Il y a donc de vrais moyens humains à cultiver et la grâce de Dieu à demander. N’ayons pas peur de se convertir et de voir comment Dieu peut vraiment toucher tous les cœurs même de nos pires ennemis, en faisant d’eux de vrais disciples du Christ… Toujours avec la grâce de Dieu !

2/ JSJ

Non pas JMJ : Journées Mondiales de la Jeunesse ! Mais JSJ : Jamais Sans Jésus ! JSJ !

Avec cette phrase centrale dans l’Evangile de ce jour : « Sans moi vous ne pouvez rien faire ». Tout l’enjeu pour nous pendant ce temps pascal et pendant toute notre vie sur cette terre, une vie pascale, c’est-à-dire une vie de passage de ce monde au Père, c’est de vivre de l’Esprit de Jésus, de l’Esprit Saint. Les Actes des Apôtres n’arrêtent pas de parler de la vie dans l’Esprit ; St Jean dans sa première lettre vient de nous le redire : « il nous a donné part à son Esprit ». L’Esprit Saint est inséparable de Jésus, comme du Père. Unité indissociable de la Sainte Trinité. L’Esprit saint nous conduit et nous ramène toujours à Jésus Christ. Et c’est pourquoi l’Esprit Saint présent en nous nous aide à prier, nous pousse à nous centrer sur Jésus, nous invite à la louange et à l’action de grâce pour se centrer sur Dieu seul. D’ailleurs quelle était la devise de St Louis-Marie ? Non pas « Totus tuus » qui était la devise de St Jean-Paul II mais c’était « Dieu seul ». « En-dehors de moi vous ne pouvez rien faire ». Dieu seul ! Rien faire sans Jésus, sans l’esprit de Jésus présent en nous !

St Louis-Marie centrait toute sa prédication et sa mission sur le Christ ; Quand il parlait de la croix, quand il invitait au renouvellement des promesses de son baptême ou quand il parlait de la Vierge Marie, il se centrait toujours sur le Christ, l’unique Sauveur. De même St Jean-Paul II pourrait être défini par ces 3 mots : Hostia, Crux, Virgo : l’Hostie, la Croix et la Vierge Marie qui nous conduisent au Christ, notre seul Sauveur.

Jamais sans Jésus ! Sans moi, vous ne pouvez rien faire ! Centrons toute notre vie sur le Christ, convertissons-nous vraiment, et par là, soyons des disciples féconds…

3/ Disciple fécond

« Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples ». Ainsi, être disciple de Jésus va de paire avec le fait de porter du fruit. L’un ne va pas sans l’autre.  Un vrai disciple ne peut être infructueux. Bien sûr, il nous faut voir avec un regard surnaturel, qui voit des fruits au-delà de la seule efficacité humaine ou de la seule rentabilité mathématique ou économique. Les fruits de la fidélité peuvent être discrets ou cachés aux yeux du monde ou bien ne se voir que très longtemps après… Il y a 1000 exemples de cela. J’ai personnellement été très touché lors d’un pèlerinage en Corée sur les pas de St Henri Dorie, par un lieu perdu en pleine forêt et dans la montagne. Quelques chrétiens coréens et un prêtre missionnaire français s’y étaient réfugiés lors des persécutions au milieu du 19ème siècle. Là, coupés du monde, cachés, dans le secret, ils ont consacré la Corée au Cœur immaculée de Marie et ils sont restés fidèles à la prière et à leur foi, au milieu d’un monde hostile et menaçant. 150 ans plus tard, en Corée, il y a plus de 40% de chrétiens et la foi en Jésus se répand de manière exponentielle ! Et dans cette forêt il y a une immense basilique ! Comme disciple de Jésus, les fruits que nous sommes invités à porter ne sont pas toujours visibles pendant notre vie ici-bas. C’est pourquoi ils sont toujours à vivre dans l’espérance et la confiance au-delà des apparences. Ce qui compte ce n’est pas de réussir ou d’avoir du succès, ce qui compte c’est d’être fidèle, c’est-à-dire d’avoir la foi, être un disciple fidèle pour que le Seigneur porte du fruit à travers nous. Jésus nous dit aussi « si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive ». Être disciple et porter du fruit, c’est donc porter sa croix.

Chers amis, il n’y a pas de grâce sans croix et il n’y a pas de croix sans grâce. Le sarment doit être taillé pour porter du fruit et il porte du fruit s’il demeure sur la vigne. Nous portons du fruit si nous demeurons fixés à Jésus. Toute notre vie est jalonnée de nombreux petits et grands deuils, de petites morts, de petites pâques, des passages pour, sans cesse, chaque jour, passer de la mort à la vie nouvelle. Ce n’est pas un concept ou une idée, mais c’est une réalité à vivre concrètement dans toutes les dimensions de notre existence : mourir à tel projet ou tel plan, à tel désir ou tel envie, renoncer à sa volonté propre, mourir à un idéal, accueillir sa famille tel qu’elle est et non tel qu’on aimerait qu’elle soit, accepter et consentir au réel de la fragilité humaine, de ses problèmes de santé, renoncer à trop d’affect, etc. Y consentir non pas avec dégoût, frustration, aigreur ou amertume, mais y consentir avec joie et avec foi, et avec cette certitude que si tout est vécu avec le Christ et pour le Christ, le Seigneur en tirera un bien plus grand, ouvrira une route nouvelle, de nouveaux horizons, de nouvelles perspectives pour porter encore plus de fruits, bien plus qu’on ne pouvait l’imaginer.

Chers frères et sœurs, demeurons fermes dans le Christ pour porter du fruit selon l’œuvre de Dieu en nous.

 

Demandons à la Vierge Marie, avec St Louis-Marie, de nous aider à rester de fidèles disciples de Jésus pour nous convertir chaque jour en ne faisant jamais rien sans Lui. JVSM. Amen.

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