Homélie du Dimanche 8 septembre 2024 par Monseigneur Jacolin

Homélie du Dimanche 1er septembre 2024 par le Père Jean-Yves POULAILLEAU

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Deutéronome 4, 1 – 2.6 – 8       Psaume 14    Saint Jacques 1, 17 – 18. 21b-22.27    Saint Marc 7, 1 – 8 14 – 15.21 – 23

« Isaïe a fait une bonne prophétie sur vous, hypocrites, dans ce passage de l’Écriture : ‘Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. Il est inutile, le culte qu’ils me rendent […] Vous laissez de côté le commandement de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes. »

A la première lecture de cet Evangile, ces Paroles m’ont paru terriblement dures. Puis en les méditant, j’ai réalisé que Jésus était déconcerté par les pharisiens qui lui reprochent de ne pas respecter les traditions religieuses en voyant ses disciples prendre quelques libertés par rapport à certaines pratiques. Il cite cette prophétie d’Isaïe pour répondre à ces gardiens de la loi de Moïse en leur reprochant de laisser de côté les commandements de Dieu et de s’enfermer dans leurs traditions.  

Le peuple d’Israël a oublié que sous la conduite de Moïse, Dieu les avait libérés de l’esclavage d’Egypte. En faisant Alliance avec son peuple et en lui donnant sa Loi sur la montagne du Sinaï, Dieu lui offrait « un passeport pour la liberté. » Il a tenu sa promesse, mais très vite son peuple s’est détourné de Lui.

Dans la première lecture, le Livre du Deutéronome nous a rappelé que la Loi donnée au Sinaï est une Loi à entendre et à pratiquer : « Ecoute les décrets et les ordonnances que je vous enseigne pour que vous les mettiez en pratique … » Moïse précise : « Vous n’ajouterez rien […] et vous n’y enlèverez rien […] vous garderez les commandements du Seigneur […] vous les mettrez en pratique. Ils seront votre sagesse et votre intelligence aux yeux de tous les peuples. » Moïse explique : ce qui fait la grandeur d’une nation, ce sont les décrets et les ordonnances qui sont justes parce que c’est la Loi de Dieu.

Frères et sœurs, c’est à nous que Dieu adresse ces Parole aujourd’hui. Souvenez-vous, après avoir lu l’Evangile je vous ai dit : « Acclamons la Parole de Dieu. » Vous m’avez répondu d’un seul cœur comme pour acquiescer : « Louange à Toi, Seigneur Jésus. »

Le Seigneur veut éclairer notre vie afin de nous aider à discerner qu’au-dessus de toutes nos habitudes humaines et nos traditions, il y a la Loi divine : les Commandements de Dieu. En citant la prophétie d’Isaïe, Jésus dénonce ceux qui pratiquent leur religion de façon hypocrite honorant Dieu des lèvres alors que leur cœur est loin de Lui.

Qu’en est-il pour nous dans notre relation avec Dieu ?… Comme les pharisiens, nous risquons de nous attacher à des rites, à des pratiques traditionnelles auxquelles nous avons été habitués, en oubliant l’essentiel, laissant de côté le commandement de Dieu pour nous attacher à la tradition des hommes. Pour le dire avec les mots d’aujourd’hui, nous oublions Dieu en nous attachant à la pensée unique du politiquement correct.

La Loi que Dieu nous donne, le grand commandement de l’amour se résume en deux orientations de vie : Aimer Dieu et aimer son prochain. La première nous tourne vers Dieu : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… Tu sanctifieras le jour du Seigneur… » La deuxième orientation de vie nous tourne vers le prochain : « Tu honoreras ton père et ta mère… Tu respecteras les biens du prochain… »

L’attitude digne d’un chrétien, c’est de mettre notre confiance en Dieu et de vivre intensément cette alliance d’amour entre Dieu et nous ; attitude qui se prolonge dans notre relation avec les autres. C’est ce que saint Jacques nous enseigne dans sa lettre. Il nous exhorte à vivre autrement en écoutant la Parole du Père semée en nous et surtout en la mettant en pratique. Se contenter de l’écouter, serait se faire illusion : « La manière pure et irréprochable de pratiquer la religion, c’est de venir en aide aux orphelins et aux veuves et de se garder propres au milieu du monde. » 

Quant aux pratiques rituelles, Jésus ne les oppose pas dans la mesure où elles ouvrent le cœur à une attitude de vérité et de charité. Il dénonce l’attitude de ceux qui s’enferment dans ces rites en oubliant la charité.

Jésus ne demande pas de s’affranchir des rites et des pratiques rituelles, mais de les ajuster à une vraie charité à l’égard de notre prochain. Autrement dit, la beauté de la liturgie avec ses rites doit nourrir le cœur et nous conduire à la charité. C’est dans la prière, nourris par la Parole de Dieu et les sacrements, dans ce cœur à cœur avec Dieu que pousserons les belles fleurs de l’humilité et de la vérité,  de la charité et de la fraternité.

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus l’exprime d’une manière positive dans ses Manuscrits biographiques: « (…) En contemplant le corps mystique du Christ, j’ai compris que l’Eglise a un cœur brûlant d’amour. » D’un cœur qui aime jaillissent de bonnes œuvres bien concrètes qui aident ceux qui en ont besoin »

Puissions-nous frères et sœurs bien aimés du Christ, en contemplant le double cœur de Jésus et de Marie, ouvrir notre cœur au cœur de Dieu. Amen !…

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Homélie du Dimanche 8 septembre 2024 par Monseigneur Jacolin

Homélie du 25 août 2024 par l’abbé Alexandre Marie ROBINEAU

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Homélie

21ème dimanche du TO – 25 août 2024 – Nalliers/Chasnais/Luçon – St Louis

 

Chers frères et sœurs bien-aimés de Jésus Christ,

Je ne vais pas, comme dimanche dernier, vous refaire le coup du prêche en chaire ! Il pourrait m’arriver les mêmes mésaventures que celles de l’abbé Castagnier dans le Petit Baigneur ! ça pourrait mal finir ! Ah ah ! Bref ! Mais la cathédrale est quand même en bien meilleur état que Notre-Dame des courants d’air…

Et j’ai donc le désir de vous remercier, et avec vous de remercier Dieu pour ce qui a été vécu, partagé, échangé, donné, pour tout ce que le Seigneur a fait de bon dans nos vies. « Deo gratias semper » comme au Cottolengo de Turin ! et quoi de mieux pour remercier que de prêcher sur la liberté, sur le don d’amour et sur la résistance intérieure.

 

1/ La liberté

C’est, vous le savez, un point qui me tient à cœur : la liberté, et qui est tellement galvaudé, et si souvent mal comprise… C’est souvent l’excuse utilisée pour tout justifier ! Le « je fais ce que je veux ». La liberté, ou la fausse idée de la liberté devient alors une idole, et même la mère de toutes les idoles ! Et par là de tous les esclavages ! être esclave, c’est facile d’y tomber… mais être vraiment libre, c’est un combat difficile… et il faut choisir… C’est ce que dit Josué dans la première lecture : « choisissez qui vous voulez servir : soit les idoles, soit le vrai Dieu ». Choisir soit l’esclavage des passions, des pulsions, de la facilité qui est l’ennemi du bien ; ou bien choisir la liberté en combattant pour essayer d’aimer, de se donner, de servir… C’est le dur combat de la vraie liberté !

Il y a 80 ans aujourd’hui, c’était la libération de Paris par la 2ème DB de Leclerc et des FFI. Le 25 août 1944 : là, tout le monde se disait résistant ! Facile et pratique ! Mais en juin 1940, des résistants, il y en avait très peu… et on oublie souvent qu’avec De Gaulle, à Londres en 1940, la poignée des tous premiers résistants étaient de fervents catholiques. Parmi eux, un prêtre carme l’amiral Thierry d’Argenlieu, qui fût en quelque sorte le père spi du Général, et qui avec Muselier, va proposer la Croix de Lorraine sur le drapeau français pour s’opposer à la croix gammée des nazis et au régime de Vichy. Choisir quelle croix servir ! Les résistants, les vrais, les premiers, étaient peu. Et dans l’histoire des hommes, c’est souvent comme ça… Comme le dit Jésus : « Elle est grande, la porte, il est large, le chemin qui conduit à la perdition ; et ils sont nombreux, ceux qui s’y engagent. Mais elle est étroite, la porte, il est resserré, le chemin qui conduit à la vie ; et ils sont peu nombreux, ceux qui le trouvent ». (Mt 7, 13). La liberté est entre les mains, est dans le cœur de ceux qui adorent le vrai Dieu, le Dieu vivant, le Dieu d’amour et qui suivent son chemin d’amour et de don.

Nombreux sont ceux qui récriminent contre Jésus et cessent de l’accompagner… « Beaucoup de ses disciples » dit Jean. Jésus, la croix, l’Evangile, ce n’est si sexy ni populaire ! ce n’est pas d’abord les foules en délire… Mais c’est un scandale ! une folie ! car c’est exigeant le vrai combat pour aimer et être libre… Et il n’y a pas de vraie foi ni d’amour vrai sans la liberté… et on est libre quand on suit le Christ… Oui, suivons-le et donnons-nous comme lui par amour…

 

2/ Le don d’amour

Nous sommes faits pour ça, et c’est la clef de compréhension de la seconde lecture de St Paul qui est bien trop souvent mal comprise… Ce ne sera pas mon objet de vous en donner une explication ce matin… Il fallait venir à la formation sur la théologie du corps de St Jean-Paul II que j’ai donné au printemps… mais formez-vous sur cela car c’est passionnant !

Le mystère du mariage de l’homme et de la femme est grand car il est lié au mystère des Noces de l’Agneau, des Noces du Christ et de l’Eglise, du don total d’amour du Christ à son épouse l’Eglise, et à travers elle, pour toute l’humanité ! L’homme est totalement donné à sa femme comme le Christ à l’Eglise, et l’épouse se donne totalement par amour à son mari comme l’Eglise au Christ. C’est le don d’amour mutuel qui est la clef de la vraie vie, et non pas des logiques politico-sociales ou sociétales de domination, de parité, de séduction, d’emprise, ou de jouissance individuelle !

Et c’est sûrement cela qui est l’argument premier du célibat des prêtres qui représentent le Christ et sont invités à se donner comme lui à leur épouse l’Eglise ! Et oui, chers amis, je suis marié… !! Avec vous ! Vous êtes l’Eglise et vous êtes mon épouse, ici, comme à la Roche… C’est surtout l’évêque qui a la plénitude du sacerdoce et qui est époux de toute l’Eglise diocésaine, et cela est symbolisé notamment par son anneau épiscopal… Mais c’est toujours cette même logique du don de soi par amour comme le Christ pour Dieu et pour les autres, et c’est toujours cela le sens ultime de la vie, qui rend le plus heureux, même si ça fait mal, car il y a la blessure du péché… Et je vous en supplie chers frères et sœurs, entraînez-vous à vous donner de manière humble et cachée, dans la prière et le service, pour aimer toujours plus, en imitant le Christ et ses saints, en fils et filles de l’Eglise, notre Mère, son épouse, qui nous enfante à la vie divine jour après jour…

Peut-être avez-vous lu le très beau témoignage en dernière page du OF d’hier samedi de cette jeune femme handicapée, devenue vierge consacrée à Paris, et qui affirme avec un grand sourire : « je préfère être dépendante, mais en lien, qu’autonome et seule. Le handicap est une épreuve, mais il ouvre un espace unique pour la rencontre avec l’autre ». La vraie liberté est dans le cœur de celui et celle qui aime et se donne par amour… C’est là la vraie joie qui nécessite un combat…

 

3/ La résistance

Qui parmi vous a écouté mon conseil du 4 août et a lu le discours d’Alexandre Soljenitsyne « le déclin du courage » ? (Pas plus !! bon beh…). Grand acte de résistance politique mais aussi spirituel ! (conf du 6/09)

Et il faut résister ! En ce 25 août, avec l’aide de St Louis de France, soyons de vrais FFI ! Forces Française de l’Intérieur, ou plutôt des Forces Françaises de l’Intériorité ! Il nous faut cultiver cette intériorité, cet espace de vie intérieure, cet espace du cœur où Dieu parle, où l’Esprit inspire, où le silence se fait présence, intuition, force et vie, pour résister ! C’est vital et nécessaire ! (ex : après avoir communié)

Nous avons besoin de plus de silence, de plus de beau et de cœur, pour résister et tenir bon, sans tomber dans les nombreux pièges de ce monde saturé d’images, de bruit, de pressions médiatiques à tout-va, de superficiel et d’artificiel !

Je vous rappelle cette fameuse phrase de St Augustin, prophétique : « « à force de tout voir on finit par tout supporter, à force de tout supporter, on finit par tout tolérer, à force de tout tolérer, on finit par tout accepter, à force de tout accepter, on finit par tout approuver ». Nous aurons beau être attaqués ou persécutés, si nous sommes unis au Christ, nous n’avons plus peur et nous sommes libres ! « Le Seigneur délivre le juste » dit le psalmiste. Ce qu’il faut c’est chasser toute idole comme toute idéologie en vivant une vraie et réelle communion au Dieu vivant : « tu as les paroles de la vie éternelle… tu es le Saint de Dieu ».

C’est bien par attraction que l’Eglise grandit, et non pas prosélytisme, comme le rappelait souvent le Pape Benoît XVI. Et l’Eglise et les chrétiens seront attractifs et attirants en étant dans la vérité de l’Evangile et du mystère pascal, sans rien cacher ou minorer, sans rien trahir ou inventer… C’est bien cette intimité intérieure du cœur de chacun avec le Christ, et en Eglise, dans la prière et dans la liturgie, la prière de l’Eglise, qui donne la foi, qui donne de grandir, de résister et de tenir bon. Tout le reste en découle ou est en trop !

 

Chers frères et sœurs, c’est ce que je vous souhaite du fond du cœur : de grandir personnellement et ecclésialement dans la foi par cette intimité du cœur à cœur avec Dieu !

Je vous remercie de tout ce que vous m’avez apporté mais surtout de tout ce que vous m’avez permis de donner, de me donner, en vous servant et en vous aimant, malgré mes très nombreuses limites et pauvretés. Et je demande pardon à tous ceux que j’ai pu blesser ou heurter ces 5 années passées.

Maintenant, dans cette messe, offrons-nous avec amour au Dieu vivant. Donnons-lui tout ce que nous sommes, sans retour sur nous-mêmes, mais fixés sur le Christ, sur sa croix et sa résurrection. Pour tout recevoir de lui dans la communion. Demandons à St Louis de France de nous aider à être humble pour faire en chaque chose la volonté de Dieu et fleurir là où Dieu nous plante ou nous plantera, vous comme moi…

Demandons à la Vierge Marie de garder notre cœur libre pour aimer Dieu et notre prochain, et ainsi témoigner de la vérité de son Fils. JVSM. Amen.

St Louis de France, PPN.

 

Abbé Alexandre-Marie ROBINEAU +

Homélie du Dimanche 8 septembre 2024 par Monseigneur Jacolin

Homélie du 22 août 2024 – Traversaine de Marie – par l’abbé Alexandre Marie ROBINEAU

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Homélie

Traversaine de Marie – 22 août 2024 – Marie Reine – Cathédrale – 18h

 

Chers frères et sœurs bien-aimés de Jésus Christ, chers pèlerins,

Ce pèlerinage marial, cette Traversaine de Marie, se clôture donc en s’ouvrant vers le Ciel en cette mémoire de Marie-Reine, en fêtant le couronnement de Marie au Ciel, huit jours après son Assomption. Et je remercie ces initiateurs et ces organisateurs qui en mettant Marie au cœur de la Vendée et à travers toute la Vendée nous donnent, à nous tous, de toujours plus suivre le Christ et de nous centrer ainsi sur Notre Seigneur et Sauveur, sur son Cœur Sacré !

Vous n’êtes pas sans savoir que les fruits demandés dans la prière du chapelet pour le 5ème mystère glorieux qui est le couronnement de la Vierge Marie au Ciel, sont la persévérance finale et le désir de sainteté. Fruits spirituels que nous demandons encore plus spécialement à la grâce divine en ce jour et en cette sainte messe pour nous tous, pour vous tous chers pèlerins, d’un jour, d’une heure ou de toute la Traversaine… Demandez, demandons, implorons la grâce divine pour désirer vraiment la sainteté en vivant cette persévérance décisive afin d’être pleinement vivant… Jésus le dit dans l’Evangile : « C’est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie » (Lc 21, 19). Et la marche pèlerine éduque le cœur et le corps, l’âme et l’esprit à cette persévérance spirituelle essentielle qui vivifie… Une marche pour traverser, une marche pour rendre témoignage, et une marche pour se consacrer…

 

1/ Une marche pour traverser

« Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière » nous dit le prophète Isaïe. Le peuple hébreu, le peuple de Dieu, le troupeau du Bon Pasteur, l’Eglise du Christ ne cesse pas de marcher, de pèleriner, de traverser les ténèbres du monde, dans l’obscurité de la foi, guidé par la lumière du mystère pascal, la lumière de Pâque, la lumière du passage de la mort à la vie…

Chers amis, nous sommes de passage. Notre vie est un pèlerinage sur cette terre. Nous venons de Dieu et nous sommes appelés pour revenir vers notre Créateur, vers notre Rédempteur et Sauveur, pour vivre dans la sainteté, c’est-à-dire pour vivre dans la pleine communion divine pour l’éternité. Et la Vierge Marie est la première créature sauvée corps et âme, qui partage cette éternité, nous ouvrant la voie, nous indiquant la route… Et pour suivre le Christ, avec Marie et toute l’Eglise, il nous faut sans cesse marcher, sans cesse traverser ce monde pour vivre notre vocation finale et définitive, ce pourquoi nous sommes faits : voir Dieu face-à-face, l’adorer et le louer pour l’éternité. Et pour goûter cette joie un jour au Ciel, pour vivre de cette lumière, il ne faut pas qu’ici-bas nous nous installions… La grande maladie spirituelle du moment c’est la paresse, alors même que notre volonté et notre liberté ont besoin d’être disciplinées, entraînées, travaillées pour donner le meilleur de nous-mêmes, pour faire fructifier à fond tous les dons et charismes reçus… Pour qu’un Léon Marchand gagne 4 médailles d’or il doit s’entraîner durement, avec application, travailler sa volonté, son mental, cultiver et développer ses aptitudes et optimiser à fond ses qualités… Il en va de même, chers amis, pour les vertus, les qualités morales et spirituelles, pour le cœur et l’âme qui ont besoin d’entraînement à la charité, à la bonté, au silence, à la prière, à vivre cette marche intérieure du cœur en gardant les yeux fixés sur le Christ qui est « le Chemin, la Vérité et la Vie ». Marcher pour traverser ce monde et pour passer le ravin de la mort, pour passer vers la Vie, la vraie. Prenons souvent le temps de pèleriner, de marcher, en silence, en priant, seul ou en Eglise, pour mieux se convertir, pour mieux traverser les ténèbres, pour mieux vivre vraiment dès maintenant afin d’être pleinement vivant au Ciel, avec Marie-Reine…

 

2/ Une marche pour rendre témoignage

Nous sommes faits d’un corps qui est un don de Dieu pour nous donner comme lui par amour, et c’est bien souvent par ce corps que passe la foi pour régénérer le cœur et l’âme. Bien souvent la foi passe par les pieds et les genoux ! Nous sommes incarnés et notre foi passe par des réalités concrètes et notamment par des pèlerinages… pour soi, personnellement, mais aussi en Eglise, en vie fraternelle ecclésiale, pour ses frères… La vraie réalité spirituelle chrétienne est toujours liée à l’humain, à la réalité humaine et incarnée. Un chrétien dans les nuages n’est pas un disciple fidèle de Jésus ! Regardez toutes les grandes figures de sainteté et notamment la réalité mystique de leur vie spirituelle : unis profondément au Christ, ils sont bien ancrés dans le monde pour aimer et servir, pour se donner et témoigner : regardez Ste Catherine de Sienne, Ste Jehanne d’Arc, St Vincent de Paul, St François d’Assise, Ste Mère Teresa, et tous les autres… Pas de fuite de la réalité du monde, pas de fuite des ténèbres du péché, mais toujours traverser en témoignant et en se donnant comme le Christ, par amour, afin que le Christ, par sa grâce en nous, fasse son œuvre, et puisse transformer, transfigurer, sauver !

Chers frères et sœurs, notre pèlerinage de vie et de foi sur cette terre, comme ce pèlerinage de la Traversaine, doit être un témoignage d’espérance, de notre espérance qui peut et doit tout endurer et tout traverser… Avec toute la Sainte Eglise de pécheurs, nous contemplons ce couronnement de Marie au Ciel par son Fils, et nous nous préparons… Et nous nous préparons en témoignant dès aujourd’hui pleinement de cette espérance vivifiante qui doit orienter tout notre être et tous nos choix… Notre marche, notre vie chrétienne doit toujours être un témoignage d’espérance et ce jusqu’au bout, quelque soit les croix, quelque soit les épreuves ou les difficultés : témoigner de notre espérance ! Le monde l’attend ! Le monde en crève d’attendre cette espérance lumineuse, de ne pas la voir, de ne pas l’entendre… A nous d’en témoigner en marchant avec Marie à la suite du Christ…

 

3/ Et une marche pour se consacrer

En 1954, pour le centenaire du dogme de l’Immaculée Conception, le pape Pie XII a institué la fête liturgique de « La Sainte Vierge Marie, Reine », le 22 août. Il ne s’agit pas d’une nouvelle vérité à croire. En effet, la dignité royale de Marie a de tout temps été formulée dans les documents anciens de l’Église et dans les livres liturgiques. L’intention du pape était de nous offrir une occasion de louer Marie en ranimant la mémoire de cette tradition ancienne à laquelle correspond aussi une importante iconographie. Le Concile Vatican II a rappelé que la Vierge Immaculée, après avoir été élevée avec son corps et son âme à la gloire du ciel, a été exaltée par le Seigneur comme Reine de l’Univers. Il faut comprendre la royauté de Marie dans l’esprit de l’Évangile, c’est-à-dire comme un service. Marie est une Reine maternelle, puisqu’elle est notre Mère dans l’ordre de la grâce, et une Reine suppliante qui intercède pour chacun de nous. Elle est l’humble servante du Seigneur, disponible pour laisser faire l’œuvre de Dieu en elle. Un « oui » libre salutaire…

Et il est bon, il est juste et bon, de pouvoir se consacrer au Cœur Sacré de Jésus et au Cœur Immaculé de Marie, aux cœurs unis de Jésus et de Marie, pour toujours laisser plus de place à Dieu et à sa grâce en nous afin qu’Il puisse y faire son œuvre. Se consacrer, c’est se donner, c’est tout donner pour laisser la grâce de Dieu nous rendre plus sacré, c’est-à-dire plus rempli de son amour et de sa vie. être plus à lui ! être tout à Dieu ! Notre vie lui appartient. Il faut le laisser en prendre davantage possession. Par notre consécration, il faut se laisser saisir et choisir par l’amour de Dieu, par la grâce divine. Et ainsi l’amour du Cœur Sacré de Jésus battra davantage en nous, dans notre cœur, si nous passons par le Cœur immaculé de Marie.

C’est notamment Notre-Dame de Fatima qui est couronnée et vous n’êtes pas sans savoir que St Jean-Paul II a fait incruster dans sa couronne une des balles de l’attentat qui a été mystérieusement détournée le 13 mai 1981. Sa dévotion mariale, sa consécration à Marie, l’a aidé à surmonter toute les épreuves et le Christ est passé par Marie pour le protéger, le sauver, le relever et le conduire dans sa mission. Et ce jour, le 22 août, est également la fête patronale des Missionnaires de la charité de Mère Teresa qui avait une grande dévotion à Notre-Dame de Fatima. Tous les missionnaires de la charité dont je suis très proche, disons et prions sans cesse : « Cœur immaculé de Marie, cause de notre joie, priez pour nous ». Car le 22 août, pendant longtemps, a aussi été la fête du Cœur immaculé de Marie ! Marie, en son cœur immaculé, est couronnée au Ciel et nous prépare une place, et c’est là notre joie la plus profonde !

Chers amis, la Vierge Marie est notre auxiliatrice. Elle est notre plus grand secours. Elle est notre aide précieuse de chaque jour pour marcher dans les ténèbres et dans l’obscurité de la foi, afin de tenir bon, afin de persévérer et ainsi d’obtenir la vie, la vraie vie qu’est la sainteté, la vie avec et en Dieu.

Demandons à Notre-Dame couronnée au Ciel de nous soutenir dans notre marche, dans notre pèlerinage qui se poursuit. Accompagner par Notre-Dame de France et Notre-Dame de la Vendée, continuons de traverser ce monde en suivant la lumière du Christ… JVSM. Amen.

 

Abbé Alexandre-Marie ROBINEAU +

Homélie du Dimanche 8 septembre 2024 par Monseigneur Jacolin

Homélie du 18 août 2024 par l’abbé Alexandre Marie ROBINEAU

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Homélie

20ème dimanche du T.O. – 18 août 2024 – La Faute/Carmel/Cathédrale

 

Chers frères et sœurs bien-aimés de Jésus Christ,                (croix, Ste Hélène, en parler – en chaire avant de partir…)

Le Livre des Proverbes nous invite à « quitter l’étourderie pour vivre, en prenant le chemin de l’intelligence » ! Beau programme pour ce dimanche de vacances ! Et bien sûr cela parle de l’intelligence de la foi, de l’intelligence du cœur, ce que n’est pas l’intellectualisme qui est sec, froid et vide, plein d’idéologie et non pas de vie ! « Ne soyez pas insensés… soyez plutôt remplis de l’Esprit Saint » nous dit St Paul. Et cela pour nous conduire à l’Evangile et la suite du discours du Pain de Vie de Jésus. L’Esprit Saint qui nous pousse, nous dit St Paul, à célébrer, à chanter le Seigneur, à l’action de grâce et à la louange. Ce que nous vivons chaque dimanche à la messe, le cœur de notre vie, de notre semaine. J’aimerai vous parler de l’intelligence de la foi liée à la croix pour vivre la vérité de l’eucharistie, notamment dans l’action de grâce.

 

1/ L’intelligence de la foi

Chers amis, notre foi chrétienne est intelligible. Elle est en partie rationnelle et raisonnable. De part l’orientation que donne la vie éternelle, la foi appelle à une conduite responsable pour tendre vers ce qui est beau, vrai et bien, pour choisir ce qui fait grandir, pour vivre l’amour dès maintenant afin de le goûter pleinement au Ciel. Pas de fuite dans les nuages mais le Ciel pleinement présent dans le réel de l’aujourd’hui ! St Paul insiste : « Frères, prenez bien garde à votre conduite : ne vivez pas comme des fous, mais comme des sages ». Quand le monde et les hommes perdent la boussole de l’espérance chrétienne, ils deviennent fous… La vie n’a plus de sens. Les repères se dissolvent et disparaissent. Plus rien n’a de goût ni de saveur. On se raccroche à l’éphémère et au fugace, et à la première croix ou épreuve, on s’écroule, on se révolte, on explose en s’éclatant. « Génération désenchantée ; tout est chaos ; rien a de sens et rien ne va ; quand la raison s’effondre, à quel saint se vouer » disait, dans les années 90, la grande théologienne Mylène Farmer !!

Comme le disent certains philosophes athées, il n’y a aujourd’hui presque que l’Eglise catholique pour redire et rappeler l’importance de la raison, du raisonnement humain, de cette intelligence rationnelle qu’il faut travailler et développer, tout en la mettant en lien avec la vérité divine. C’est ce que rappelaient avec force Jean-Paul II aidé du Cardinal Ratzinger dans l’encyclique Fides et ratio, foi et raison, en 1998 : « La foi et la raison sont comme deux ailes qui permettent à l’esprit humain de s’élever vers la contemplation de la vérité ». Il y a donc cette nécessité impérieuse, chers amis, de retrouver le chemin de l’intelligence de la foi pour conduire notre vie ici-bas sous le regard du Seigneur, tendu vers les réalités du Ciel, comme la fête de ND de l’Assomption nous le rappelait jeudi dernier. Et cette intelligence de la foi, cette science de la foi, cette théologie, littéralement cette parole sur Dieu, passe par la croix, par le mystère pascal, le passage par excellence où brille la lumière de la vérité… Car un moment la raison laisse place et la foi prend le relais. Et là se joue la liberté intime de chacun : j’y crois ou pas ? Je fais confiance ou non ? Et Dieu dans son amour pour chacun, respecte cette liberté. Dans son livre « La science de la croix », Ste Edith Stein, quelques mois avant de mourir à Auschwitz, disait : « Le grand mystère que constitue la liberté de la personne, c’est que Dieu lui-même s’arrête devant elle ». Oui, chers amis, Dieu est amour et il se donne par amour jusqu’au bout. Depuis le jour de la crucifixion et chaque jour dans la messe…

 

2/ La croix et l’eucharistie

C’est la réponse d’amour de notre Dieu à nos questions, à nos pourquoi, à nos indifférences, à nos infidélités et à nos lâchetés : il vient au milieu de nous se donner par amour pour nous afin de nous ouvrir le Ciel un peu plus chaque jour si nous le suivons et si nous l’accueillons…

Le pain existe pour être mangé, pour nourrir et soutenir la marche et le poids du jour de chaque personne, de chaque pauvre que nous sommes… Et Dieu, Jésus, se fait Pain de vie, Pain vivant, Pain descendu du Ciel.

La foi eucharistique est la clef de voûte de notre foi : cela tient tout le reste ! Enlevez l’eucharistie, et tout s’écroule ! De même, enlevez la croix et rien ne tient ! Pas d’eucharistie sans la croix ! Pas de discours du Pain de vie, pas de Dernier Repas, de Dernière Cène, sans la passion, la mort et la résurrection de Jésus !

La vie passe par la croix, par le don d’amour sur la croix. L’eucharistie et la croix sont intimement liées. C’est inséparable ! C’est l’unité. C’est la communion. C’est son sens le plus profond : « qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui », et il nous faut demeurer dans cette communion…

Seule la foi chrétienne authentique ouvre une porte par la croix du Christ, et c’est la seule ouverture possible dans ce monde clos. C’est ce que disait St Jean-Paul II dans les premiers mots de sa première encyclique en 1979 : « Le Christ rédempteur de l’Homme est la clef du cosmos et de l’histoire ». Vertige du mystère de la croix où l’amour se donne et donne sens à tout le reste… Même l’Ancien Testament n’ouvre pas encore cette porte de la croix et de la résurrection, sur cette lumière qui éclaire la souffrance et le chemin de souffrance…

Chers amis, il nous faut poser et répondre chacun à cette question : est-ce que je crois que la souffrance, le chemin de la croix peut devenir un chemin de vie ? 

Et en fait, il n’y a pas d’autre chemin pour la vie que le chemin de la croix ! Quoiqu’il arrive, il faudra y passer à un moment ou à un autre… Et tous ceux qui veulent faire croire le contraire sont des menteurs, des charlatans, des marchands d’illusions…

Le Pape François, dans sa première homélie comme pape, le 14 mars 2013, disait : « enlever la croix de Jésus et vous transformez l’Eglise en gentille ONG et plus rien n’a de sens dans la foi chrétienne » ; la lumière de la croix est nécessaire pour éclairer la souffrance et ouvrir le chemin de la vie. Et cela se vit d’abord et avant tout dans chaque eucharistie, dans le mystère pascal du Christ qui se donne par amour. Ce Pain de vie, la chair du Christ, conduit à la Vie éternelle, et cela dès ce monde présent. Oui, chers amis, pas de foi sans la croix ; pas de vie sans la croix. C’est la vie de l’eucharistie, le chemin du Pain de vie. C’est là l’intelligence de la croix : scandale pour les juifs, folie pour les païens ! Sagesse des chrétiens ! Sagesse de l’amour qui se donne. Et cela doit nous conduire à rendre grâce sans cesse.

 

3/ L’action de grâce

La croix ne doit pas être morbide, culpabilisante, triste ou terrifiante. Après avoir caché la mort partout, on veut maintenant, même dans certaines écoles catholiques, cacher les croix avec Jésus dessus car ça ferait peur aux enfants… c’est surtout les adultes qui ont peur, et qui n’ont plus la foi donc ni les mots pour expliquer avec joie et foi la croix de Jésus, chemin de vie et de résurrection, car chemin de l’amour de Dieu qui se donne et qui sauve…

St Paul insiste : « à tout moment et pour toutes choses, au nom de notre Seigneur Jésus Christ, rendez grâce à Dieu le Père » ! Voilà l’attitude de base, essentielle et fondamentale, d’un chrétien responsable, vivant vraiment l’intelligence de sa foi : c’est de rendre grâce à Dieu ! L’attitude de la gratitude !

On a le choix comme les disciples qui écoutent Jésus et son discours du Pain de Vie : soit on réagit comme certains (que nous entendrons dimanche prochain) qui disent : « cette parole est rude ! qui peut l’entendre ? » Et Jean de préciser : « beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner » ;

Soit, nous disons avec Simon-Pierre « Tu as les paroles de la vie éternelle… Nous croyons et nous savons que tu es le Saint de Dieu »… Il faut choisir… ou lâcher Jésus… ou le suivre et alors le louer, lui rendre grâce… « Chantez le Seigneur et célébrez-le de tout votre cœur » dit encore Paul.

C’est le sens de l’eucharistie : rendre grâce ! C’est le sens de la liturgie, le sens du mot « laudes », la prière du matin. Comme il faut cultiver sa foi eucharistique, il faut aussi cultiver une vraie culture de la louange et de l’action de grâce. Et cela se manifeste notamment dans la beauté qui touche l’âme et le cœur, la beauté de la liturgie et des chants, qui va au-delà de l’explicite et exprime ainsi la joie du cœur qui s’émerveille…

Ne nous habituons pas à la messe et à la folie de l’eucharistie ! Ne nous lassons pas de louer et de rendre grâce à Dieu à tout moment… Notamment dans les moments éprouvants, dans l’obscurité de la foi et les difficultés de la vie, prenons l’habitude de toujours rendre grâce à Dieu, car c’est là que le cœur sera alors ouvert et que Dieu pourra faire des miracles par sa grâce, au-delà de nos espérances et de nos demandes… le miracle de la croix, le miracle de la gratitude, le miracle de l’eucharistie et du Pain de Vie…

Demandons à la Vierge Marie de nous aider à savoir rester avec elle, au pied de la croix, avec foi et espérance, pour goûter le Pain de Vie, son Fils, notre Sauveur, en rendant grâce à Dieu à tout moment et en toute chose… JVSM. Amen.

Abbé Alexandre-Marie ROBINEAU +

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Homélie du Dimanche 8 septembre 2024 par Monseigneur Jacolin

Homélie du 15 août 2024 par l’abbé Alexandre Marie ROBINEAU à L’Aiguillon sur Mer

Découvrez l’homélie du 15 août 2024 par l’abbé Alexandre ROBINEAU à L’Aiguillon sur Mer

Homélie

Assomption de la Vierge Marie – 15 août 2024 – Aiguillon-sur-mer – 11h

 

Chers frères et sœurs bien-aimés de Jésus Christ,

Nous voici donc rassemblés, au cœur de l’été, pour cette grande solennité du 15 août. Savez-vous qu’avant la Révolution française et son 14 juillet, la fête nationale était le 15 août ! C’est pourquoi c’est toujours un jour férié en France… depuis le vœu de Louis XIII en 1638 où il consacra la France à la Vierge Marie car sa demande fut exaucée : la reine Anne d’Autriche après 23 ans de mariage attendait enfin un enfant et donc un héritier ; ce fut Louis XIV. Et la France fut donc consacrée depuis ce jour à Notre-Dame de l’Assomption.

Et vous n’êtes pas sans savoir également que ce dogme de l’Assomption de la Vierge Marie, s’il est cru depuis des siècles, fût le dernier reconnu officiellement par l’Eglise : ce fût en 1950 par le Pape Pie XII qui déclara au nom de toute l’Eglise : « Nous proclamons, déclarons et définissons que c’est un dogme divinement révélé que Marie, l’Immaculée Mère de Dieu toujours Vierge, à la fin du cours de sa vie terrestre, a été élevée en âme et en corps à la gloire céleste ». Et là vous avez les 4 dogmes concernant la Vierge Marie : alors quels sont-ils ? Allez ??? Marie Mère de Dieu, Marie Vierge, Marie Immaculée et l’Assomption de Marie. Et ils sont toujours liés au Christ : inséparable ! Marie est une créature comme nous, bénie et sauvée par une grâce prévenante, une grâce anticipée du Mystère Pascal du Christ car c’est toujours, toujours cela qui est central : la mort et la résurrection de Jésus ! Le Mystère pascal !

Et vous pourriez me dire : l’Assomption : ok mais bon, ça me semble bien éloigné de mes préoccupations quotidiennes, de mes soucis, de mes problèmes d’aujourd’hui. Quenini !!! Détrompez-vous ! Bien au contraire ! ça nous regarde tous de très près… Voyons cela ensemble : parlant d’unité, de liberté et de bonheur !

 

1/ Unité

La Vierge Marie, nous le croyons et le professons, est montée âme ET corps au Ciel ; au Ciel, c’est-à-dire dans le monde divin, hors du temps, dans l’éternité. Ame et corps ! Et ça c’est révolutionnaire !

De même que nous professons et que nous croyons en la résurrection de la chair car le Christ lui-même est ressuscité corps et âme, nous croyons en l’unité de la personne ! Le Christ est ressuscité en personne. La Vierge Marie est montée au Ciel en personne, par toute sa personne.

La plupart des philosophies ou les autres religions opposent le corps et l’esprit. Ce qui est corporel, matériel, la matière est qqch de négatif, de mauvais. Il faut s’en libérer. D’où le cycle négatif de la réincarnation dans le bouddhisme ou l’hindouisme, d’où l’incinération des corps et la dispersion des cendres dans un grand tout impersonnel et informe, etc. Mais nous, chrétiens, nous croyons en la personne qui est unique, corps, âme et esprit ; personne une et unique appelée à la résurrection et à la vie éternelle ! Une révolution !

La semaine dernière j’étais en formation à Solesmes avec une quinzaine de couples sur la Théologie du Corps de St Jean-Paul II, avec le Père François Potez, de Paris, sur le thème « amour, sexualité et vie chrétienne ». Magnifique ! Sur l’importance du corps qui nous est donné pour que nous puissions nous donner entièrement par amour. Nous sommes faits pour le don total de nous-mêmes par amour. C’est le sens de notre vie, notre raison d’être. Et Marie, pleine de grâce, s’étant totalement donnée à Dieu et à l’humanité, ayant vécu à fond, comme personne l’amour de Dieu dans l’unité de son cœur et de tout son être, a été élevée corps et âme au Ciel, afin de nous montrer ce que nous-mêmes nous sommes appelés à vivre si nous avons la foi, si nous essayons de suivre Jésus, si nous essayons d’aimer comme Dieu nous le demande… Et cela dans notre liberté, comme le « oui » libre de Marie. Notre « oui » libre qu’il faut engager par amour…

 

2/ La liberté

C’est quand même le grand mot à la mode chez nous depuis des décennies… mais reconnaissons-le : souvent mal compris, mal interprété et mal vécu… Cette distorsion va nous conduire dans le mur… Pourquoi ? Parce qu’on a oublié que la liberté va avec l’amour, les droits avec les devoirs, la liberté avec la responsabilité… Et Marie est la seule qui a été pleinement libre car elle était pleine de grâce, c’est-à-dire remplie d’amour, remplie, comblée de la présence de Dieu… Et c’est pour cela qu’elle a pu monter au Ciel corps et âme, en personne, dans toute sa personne… Et nous, que faisons-nous de cette liberté ? Est-ce qu’on cherche à tout retourner pour nous-mêmes, vers nous-mêmes, pour ma pomme, pour ma propre jouissance ? Ou est-ce que ma liberté je l’engage avec amour pour Dieu, pour les autres, au service de la joie, de la paix, de la vie de mon prochain ? Alors on sait bien que souvent ce n’est ni tout blanc ni tout noir… que nous sommes souvent un peu entre les deux… et que donc il faut se convertir… d’où l’importance de laisser Dieu purifier notre liberté et donc prendre de vrais moyens pour engager notre volonté et orienter notre vie, notre liberté vers le bien, vers le beau, vers le vrai… C’est comme un triptyque ou un tabouret à 3 pieds : liberté, charité et vérité. Si vous en enlevez un, vous tombez ! Les 3 se tiennent et Marie est celle, la seule créature, à avoir pleinement vécue cela. Elle est la seule qui, dans son humanité, sa chair, a laissé la grâce de Dieu la combler, la remplir en disant « oui » au projet fou de Dieu dans sa vie… Et c’est donc par Marie que Jésus est venu jusqu’à nous ; c’est par Marie que le salut, la joie d’être sauvé, est entrée dans le monde ; c’est par Marie que les portes du vrai bonheur nous sont ouvertes ; c’est par Marie que Jésus reviendra ; et c’est donc par Marie, figure de l’Eglise, que Jésus vient chaque jour à notre rencontre ; conseil : d’où l’importance de prier chaque jour le chapelet : la seule chaîne qui nous rend libre ! par ce lien de prière, nous nous attachons à Marie, et avec elle nous nous centrons sur le Christ ; au lieu de ressasser des pensées négatives ou de se faire des films inutiles, prenons le temps de prier le chapelet pour prier et être avec Marie, et ainsi préparer notre cœur au bonheur…

 

3/ Le bonheur

Chers amis, il y a une chose qui est partagée par tous les êtres humains, les plus de 8 milliards que nous sommes sur terre, et les plus de 80 milliards que nous sommes depuis que l’humanité existe, c’est que nous avons tous au plus profond de nous-mêmes le désir du bonheur, la soif d’être heureux. Et ce, parce que nous sommes créés pour l’absolu, pour la vie pleine, créés à l’image et à la ressemblance de Dieu.

Trop souvent, notre société contemporaine essaye de voir les points communs, les similitudes entre les hommes et les animaux, jusqu’à avoir même un parti animaliste, qui comme en Inde, met presque les animaux à un niveau égal ou supérieur aux hommes… on l’entend souvent… et du coup, on compare tout à partir de nos instincts, de nos réflexes, etc. Sauf, que si on a des points communs avec les animaux, on oublie de dire qu’on a surtout des différences, et notamment parce que l’être humain est doué de conscience, de connaissance (avec des concepts, des idées, des images, etc.) et doué d’amour, car qu’il est créé d’abord à l’image de Dieu ! Et que nous sommes faits pour le bonheur donc pour la vie éternelle ! Et c’est ce que nous dit cette fête de l’Assomption : cela parle de que Dieu nous destine à tous si nous le suivons, si nous l’aimons, si nous le prions…

Nous sommes faits pour la vie éternelle ! Et cette finalité doit orienter toute notre vie, tous nos choix, nos décisions, notre volonté ! On a tous un souvenir d’un moment de plénitude : un magnifique levé de soleil, une rencontre extraordinaire, un apéro génial dans la douceur d’un soleil estival entouré des gens qu’on aime et avec qui on se sent bien… vous voyez bien ce que je veux dire, non ? Evidemment ! On désire cela au plus profond de nous… On aimerait que cela dure, et dure, et dure encore et toujours… car on est fait pour le bonheur et la vie éternelle ! Vous verrez les apéros là-haut ce sera un truc de fou !!!

Et cette fête de l’Assomption oriente notre désir, notre regard, notre cœur, notre esprit, tout notre être vers les réalités d’en-haut, vers les réalités célestes, vers le Ciel, vers la Vie éternelle, vers ce pourquoi, au fond, nous sommes faits et destinés… et pour en vivre dès aujourd’hui, dès maintenant, quand nous sommes unis au Christ, quand nous sommes en communion avec Jésus ! Sans pour autant fuir le réel, les croix et les épreuves, de notre condition terrestre, bien au contraire !

Mais d’abord parce que la Vie éternelle c’est Jésus ! Le Ciel c’est Jésus ! Et la messe, l’eucharistie, c’est le Ciel qui vient au milieu de nous ! C’est le Christ qui vient en nous pour nous nourrir et nous préparer au passage final, afin, un jour, d’être pleinement en lui… quand nous le verrons face-à-face, comme Marie, avec Marie et toute la communion des saints et des anges !

 

Chers frères et sœurs, demandons à la Vierge Marie de nous aider à garder le regard fixé sur son Fils Jésus, dès maintenant, dans ce monde, même dans les épreuves et les croix, pour déjà goûter à la Vie éternelle et être rempli de la joie d’être aimé par Dieu personnellement ! la joie d’être sauvé dès aujourd’hui !

JVSM. Amen.

ND de l’Assomption, PPN.

Abbé Alexandre-Marie ROBINEAU +